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Abel


On est le trente et un janvier, demain, Inès s'envole vers je ne sais quel pays. J'ai tout tenté ! Je suis retourné chez elle hier, mais elle n'a même pas daigné m'ouvrir, pourtant elle était bien là, seule, dans sa maison. Je me suis excusé à plusieurs reprises, mais rien n'y faisait !

Liliana m'a encore appelé ce matin pour m'annoncer qu'elle était désolée, mais que sa sœur était une tête de mule, qu'elle ne voulait rien entendre. Je l'ai moi-même appelé à plusieurs reprises, laissé plusieurs messages et je n'ai pas eu de retour.

Ma dernière option date d'une dizaine de minutes, je lui ai envoyé un sms, où je lui ai écrit tout un roman. Je me suis excusé d'être un imbécile, que je tenais à elle et surtout que je voulais savoir pourquoi elle m'en voulait autant... Je n'ai plus de solution. C'était mon ultime tentative !

J'ai la bougeotte, je n'arrive pas à tenir en place, je suis bien trop anxieux pour me poser et attendre tranquillement que mon appareil sonne. Je prends l'air sur la terrasse, où le soleil brille mais où un vent glacial me transperce les côtes, mais je n'y prête guère attention, étant donner que mes yeux sont fixés sur mon écran, mais rien ne se passe.

Je finis par ranger mon téléphone dans la poche de mon pantalon quand un bip retentit. Je le sors, et à mon grand désarroi, je découvre le message suivant d'Inès : Je ne veux plus avoir à faire à toi ! Laisse-moi tranquille !

Énervé et désespéré, je balance mon portable au loin. Je n'en peux plus ! C'est terminé ! Je mets un point final à cette relation qui ne me mène à rien ! Je savais que c'était une erreur ! L'amour n'est que source de problèmes ! J'en ai maintenant la confirmation !


— Ne me dis pas qu'il t'a brûlé les doigts, pour que tu le jettes de la sorte ? me surprend Marcio dans tous mes états. Laisse-moi deviner ? Inès t'a encore envoyé balader...

— Rien n'y fait ! Elle ne veut rien entendre ! C'est fini !


Je m'assieds sur une chaise en rotin dépité par ce qui se produit dans ma vie. Mon ami fait de même, mais en face de moi.


— Sais-tu au moins, pourquoi elle t'en veut ?

— Si seulement... ça m'épargnerait tellement de mal de tête.

— Tu as dû faire...

— Je t'arrête tout de suite ! Tout le monde pense que je suis responsable, mais je peux le jurer qu'il n'en est rien ! Je me suis repassé cette soirée mille fois dans ma tête, et rien n'en ressort !

— Si ! Tu m'as dit que c'est ce jour-là, où tu as enfin ouvert tes yeux, concernant cette sublime créature...

— Et dis-moi à quoi cela a servi ?


Je ne suis pas digne d'être aimé, ou bien pas digne d'aimer tout court. Car à chaque fois que cela se produit, toute ma vie part en vrille.


— Abel ! Toi, au moins, tu connais ce sentiment dont tout le monde parle. Moi, je n'ai pas encore eu cette chance ! Tu crois que je suis qu'un narcissique, mais tu te trompes ! J'adorerais trouver cette femme qui me fasse vibrer, au point de tout envoyer balader, même mes amis les plus proches.


Bien envoyé ! Monsieur est mécontent que je ne puisse pas sortir avec lui ce soir. J'ai promis à mon père de passer le nouvel an avec lui. De toute façon je ne pense pas être de bonne compagnie pour personne en ce moment. Donc, il vaudrait peut-être mieux que je m'enferme dans ma chambre, afin d'éviter de faire encore des miennes. Je ne veux pas être encore tenu responsable du malheur de quelqu'un d'autre.

ABEL ET LA BÊTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant