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Abel 


— Inès ! Je sais que tu es là ! Ouvre-moi ! je tambourine comme un dingue à sa porte.


Mais j'ai la désagréable surprise de découvrir Monsieur Martins derrière celle-ci lorsqu'elle s'ouvre enfin. Qu'est-ce que je dois faire pour qu'elle se décide enfin à me parler ?


— Abel ! Elle n'est pas là !

— Monsieur, avec tout le respect que je vous dois, je sais que vous me mentez ! Je dois absolument voir votre fille avant son départ !

— Je vous comprends, mais je ne peux rien pour vous ! Inès est sortie pour la journée et j'ignore où elle se trouve. D'ailleurs, j'ai tenté de l'appeler, il y a à peine vingt minutes, et je suis tombée sur son répondeur.


Je suis maudit ! Où peut-elle bien être ? Lisbonne est une ville immense, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. A moins d'attendre ici toute l'après-midi, je ne vois pas ce que je peux faire d'autre...


— Désolé pour le dérangement ! je m'excuse avant de prendre congé.

— Abel, mon garçon ! me rattrape Jorge sur le perron. Je suis navré ! Si ça peut vous soulager, j'ai dit à ma fille de ne pas quitter le pays sans d'abord régler le problème qu'il y a entre vous, mais j'ignore sincèrement si elle va suivre mon conseil.

— Merci monsieur Martins !

— Mais appeler moi, Jorge ! On a passé le stade des présentations !

— Au revoir Jorge ! Et encore désolé pour le dérangement !

— Au revoir Abel !


Alors qu'il se précipite à l'intérieur et referme derrière lui, je le comprends il fait vraiment froid aujourd'hui, moi, je me précipite vers mon bolide avant de me raviser et d'aller m'asseoir sur une marche du palier de l'entrée. Je me dis qu'avec ce temps, Inès ne devrait pas tarder à rentrer chez elle... En tout cas, je l'espère !


— Je savais ! Tu ne m'as pas écouté ! se permet de me gronder Liliana en descendant de l'épave qui sert de véhicule à sa sœur aînée. Je t'avais dit qu'elle n'était pas là ! Elle est partie ce matin avec ma voiture car elle avait le plein de carburant, me laissant cette chose, me montre t-elle le morceau de ferraille d'Inès.

— Sais-tu quand elle compte revenir ?

— Pas avant ce soir ! m'annonce t-elle en s'asseyant près de moi.


Cela me fait l'effet d'une bombe. J'ai l'impression que mon cœur, ma tête, mon esprit, ainsi que tout mon corps viennent d'être propulsés hors de moi. Je suis complètement désemparé, anéanti ! C'est affreux ! Je ne contrôle plus rien, même pas les larmes qui coulent de mes yeux.


— Abel ! met Lili une main sur mon épaule. Je vais tenter de convaincre Inès de te parler, mais tu dois me dire ce qu'elle te reproche ?

— Je n'en sais rien ! Pourquoi personne ne me croit ?


Je me lève et sèche mes yeux. Je n'ai plus rien à faire ici. C'est peine perdue ! Inès ne me dira jamais ce que j'ai fait de mal, et moi, je vais devoir apprendre à vivre avec. Voilà ! Tel est mon destin !

ABEL ET LA BÊTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant