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Inès (la bête)


— Qui l'aurait cru ? Tu le portes à ravir !

— Ne te moque pas de moi !

— Moi ? Je ne me le permettrais pas ! je fais mon innocente.

— Si tu le dis ! Aller au boulot !


Il me pousse vers lui, plus précisément vers le plan de travail, où il me détaille tous les ingrédients, comme si j'étais une enfant. OK ! Je suis une novice en matière de cuisine, mais je sais encore reconnaître de la farine à du sucre, du sel à du beurre... Je ne suis pas si inculte. Mais bon, je laisse passer pour cette fois, je ne veux pas gâcher les heures qui nous restent à le réprimander, même si j'adore l'embêter.


— Voici une balance ! m'informe t-il pour terminer, comme si je l'ignorais.


Il se fout vraiment de moi !


— Non ? Je ne l'avais pas deviné ?

— Sais-tu au moins la faire fonctionner ?

— C'est un jeu d'enfant !


J'appuie sur le bouton « marche », et un zéro s'affiche. Alors, pas si bête l'apprenti, qu'en dites-vous ?


— Bien ! Mesure moi 250 grammes de farine !


Je prends un petit saladier que je dépose sur la balance, un nombre à trois chiffres apparaît, alors qu'il est vide. Bien sûr, je prends soin de noter dans ma tête ce qui est inscrit, afin de faire rapidement l'addition avec le grammage nécessaire de farine, et j'arrive à 495. Je déverse donc le poids exact quand monsieur le râleur me sort :


— Je m'en doutais ! Tu ne sais pas te servir de cet objet !

— Quoi ? Bien sûr que si !

— Non ! Tu n'es pas sur la bonne unité. Depuis tout à l'heure, tu es en mode millilitre, me fait-il remarquer du doigt, l'unité de mesure écrit sur la machine.


Je suis vraiment nulle ! J'étais persuadée que cette balance ne calculait que les poids en gammes, que je n'ai pas été foutue de lire les instructions. Je suis vraiment une calamité dans ce domaine, une vraie cancre !


— Bon, reprenons ! m'indique t-il en éteignant la machine.

— Pourquoi l'avoir éteinte ? Elle fonctionne ! C'est moi qui ne suis pas douée !

— Oui ! Ça c'est sûr ! Rallume-là !


Non, il est sérieux ? Il me fait vraiment passer pour une moins que rien ! Ce n'est pas possible ! Énervée, je ne bouge pas d'un doigt.


— Inès ?

— Fais-le toi-même !

— Tu me sembles un peu sur les nerfs ?

— Non ! Pas du tout ! J'en ai juste marre d'être prise pour un vaurien !

— Oh ! Stop ! Tu peux me dire ce qui se passe ? C'est toi qui voulais que je t'apprenne à faire ces biscuits, tu ne veux plus de mon aide ?

ABEL ET LA BÊTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant