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Inès (la bête)


— Aaaaah !, je crie en apercevant la peur sur son visage de derrière la porte de ma chambre.


Je lui claque celle-ci au nez. Je ne comprends pas... Que fait-il ici ?

Et au mon Dieu ! Il a vu mon vrai visage, que va t-il penser de moi ? Après m'avoir traité de monstre, il va également dire que je suis une folle à lier, et il n'aura pas tout à fait tort...


— Inès ! Il faut que je vous parle !


Paniquée, je me dirige vers la chambre de ma sœur par la passage secret que mes parents avaient fait installer lorsque nous étions que des enfants.

Je toque avant d'entrer mais n'ayant aucune réponse, je me permets d'y pénétrer sans autorisation.

Elle dort comme un bébé. Ça me crève le cœur de devoir la réveiller mais je n'ai décidément pas le choix. J'ai besoin d'aide et c'est la seule sur qui je peux compter à ce moment précis, du moins c'est ce que je pense.


— Lili, réveilles toi !, je murmure pour commencer mais cela n'a aucun effet. Liliana !, je l'appelle en la secouant un tout petit peu.


Mais toujours rien ! Aucune réaction de sa part. Elle est profondément endormie. Ça ne va pas être facile de la faire se lever sans un bruit.


— Lili ! J'ai besoin de toi !, je continue encore et encore mais sans résultat.


Ça n'a pas l'air de fonctionner, donc je décide contre tout attente de la basculer de droit à gauche tout en lui hurlant dessus :


— Tu vas te réveiller ! Lèves toi !


Pour quelqu'un qui ne voulait pas se faire remarquer, c'est carrément loupé ! Surtout quand ma sœurette ouvre enfin ses yeux...


— Aaaah !, aboie t-elle de façon que toute la maisonnée est au courant qu'elle est bien présente. Shreck est dans ma piaule !, poursuit-elle en me dévisageant d'une telle manière que je prends peur.


Jamais, elle ne m'avait regardé ainsi, on croirait qu'elle a vu un fantôme. Je savais que mes cicatrices avait le don de faire ressortir la méchanceté des gens mais Liliana... J'étais loin de me douter que ma sœur me voyait également comme un monstre.

Cela me déçoit énormément ! Tellement, que je n'arrive plus à dire un mot, je suis perturbée ! Comment ma petite sœur peut penser ça de moi ? J'ai toujours été là pour elle ! Je l'ai toujours couverte quand elle faisait des bêtises ou bien le mur pour aller rejoindre ses amis... Et voilà ce que je récolte !


— Qu'est-ce que tu fiches ici ?, me demande t-elle alors que je suis sur le point de la laisser à son sommeil.


J'ai du mal à croire que Lili est comme tous ses gens, tous ses abrutis qui me jugent à mon physique... J'essaye de trouver une raison plausible à son mauvais regard mais je n'en trouve pas. Je décide de partir et la laisser seule à ses rêveries.

Cette journée n'aurait pas pu mieux commencer... Je suis maudite !

Je suis sur le point de m'accroupir pour passer à nouveau dans le passage qui donne à ma chambre quand elle continue avec ses réflexions à la noix :


— Et dans cette accoutrement en plus !


Ok ! Je suis en peignoir mais ça ne justifie en rien son insolence.

Et elle pousse encore le bouchon plus loin, comme si cela ne suffisait pas.


— J'ai cru réellement que tu étais ce gros personnage vert de Disney qui était venu me dévorer. Tu veux ma mort ou quoi ?


C'est bon, j'ai compris, pas besoin d'en rajouter ! C'est à ce moment là, que j'aperçois mon reflet dans le miroir.


— Au zut !


Avec toutes ses émotions, j'avais complètement oublié mon masque à l'argile que je me suis appliqué sur le minois après ma douche. Quelle idiote !

Je comprends mieux la réaction de Lili. Elle a pris peur ! Moi aussi, j'aurais été effrayée à sa place.

Je reviens sur mes pas et me sens honteuse d'avoir pensé un bref instant que ma cadette puisse me trouver horrible...


— Inès ! Je dois vous parler ! J'ai un service à vous demander... crie t-il en tambourinant à ma porte.


Je croyais qu'il était parti mais non ! Quoi qu'il me veut, ça doit être important pour qu'il insiste autant...


— Mais qui est le cinglé qui tape ainsi ?, me questionne ma sœur interloquée par le boucan.

— Abel Faro... je prononce à peine, qu'elle n'entend pas et me demande de répéter.


Ce que je fais bien sûr.


— Et que te veut-il ?, chuchote t-elle à son tour.

— Je ne sais pas ! Je n'ai pas osé l'interroger du pourquoi du comment de sa présence ici...


Comment j'aurais pu ? J'étais complètement abasourdie de le voir chez moi et surtout à une heure pareille. Il n'est même pas neuf heure du mat. Monsieur Faro serait-il tombé du lit ?


— Il a intérêt à avoir une bonne explication à ce vacarme ?, s'emporte t-elle en se levant comme une furie.


Elle déboule dans ma pièce et ouvre la porte avant même que j'ai pu refermer la trappe qui sépare nos lieux distincts ainsi que de la prévenir d'enfiler...


— Waouh !, j'entends de l'autre côté du palier.


Elle lui claque, elle aussi la porte au nez avant de se regarder de la tête aux pieds.


— Mince alors !, soupire t-elle.


Elle n'est vêtue que d'un simple débardeur et d'une petite culotte en guise de pyjama, très sexy ! Trop même !

Vous comprenez maintenant pourquoi le « Waouh » de Faro et la gène de ma sœur.





Publié le vendredi 8 février 2019


ABEL ET LA BÊTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant