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Inès (la bête)


Je me retrouve seule avec David dans le salon. Il s'assied sur le grand canapé, celui-là même ou je me suis endormie dans les bras d'Abel l'autre jour.


— Tu viens ? me propose t-il de m'installer auprès de lui.

— Tu veux boire quelque chose ?

— Non merci ! Viens !


Je me pose à ses côtés et je ne sais pas comment, mes yeux se mettent à pleurer continuellement, sans s'arrêter. David me serre tout contre lui, sans dire un mot, me laissant évacuer mon chagrin. Je me sens si démunie face à cette abominable douleur qui m'assaille de par et d'autre de tout mon corps. Je voudrais mourir que de perdurer dans cet état. Je suis une loque, et plus les minutes défilent et plus j'ai peur que cela s'éternise à tout jamais.


— Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, ma belle ! rompt mon meilleur ami le silence.

— C'est trop insupportable ! Je me sens si mal ! J'ai l'impression que tout en moi est en miette.

— Inès ! Tu dois être forte !


Je le sais, mais je ne sais pas pourquoi je n'y parviens pas ! Je suis comme vide de l'intérieur, comme si ma vie n'avait aucune raison d'être.


— Tu l'aimais énormément, n'est-ce pas ?

— Bien plus que je l'imaginais !

— Oh ! Ma chérie ! me berce t-il à présent.


Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Je le connais à peine ! Je ne devrais pas me mettre dans un tel état pour lui, et en plus, il ne le mérite pas. C'est insensé !


— Comment vous avez su pour Abel et moi ?

— C'est monsieur José Faro qui a appelé ton père pour savoir comment tu allais ?

— Alors il a tout avoué à son paternel ? je pense tout haut. Moi, qui croyais qu'ils ne se parlaient pas !

— Pourquoi penses-tu cela ? En public, ils paraissent s'entendre à merveille...

— Je n'en sais rien ! Il m'a semblé voir un peu d'animosité entre eux...


Je ne veux pas parler de ce que m'a révélé Abel, son pacte avec son père me concernant et de ses astuces pour arriver à ses fins... M'aurait-il encore menti ? Tout est possible... Pourtant, j'ai senti qu'il était honnête. Mais j'aurais pu très bien me tromper. Qui sait ? Tout est flou dans mon esprit maintenant, je ne suis plus sûre de rien !


— C'est probable ! Mais j'en doute ! Le jour où ils sont venus dîner ici, j'ai moi-même pensé qu'ils étaient en froid, mais je crois que c'était les circonstances qui faisaient penser ça !

— Tu as certainement raison !


Je ne veux plus parler de tout cela. Je dois arrêter de penser à tout ce qui se rapporte aux Faro. C'est leurs problèmes, pas les miens !


— Ah ! Tu as cessé de pleurer, c'est déjà ça !

— Oui ! C'est vrai !

ABEL ET LA BÊTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant