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Abel 


— AAAAAAAH ! crie une personne en entrant dans la pièce, ce qui me fait immédiatement sursauter.


Malheureusement pour moi, ma tasse de café étant pleine à ras bord, je me retrouve encore avec ma chemise toute trempée.


— Zut ! je graille mon mécontentement, tout en épongeant mon haut avec un torchon.


Puis, je m'assieds confortablement à table, laissant à Liliana le temps de reprendre ses esprits. J'ai besoin de faire une pause, surtout de boire un bon café, afin de bien me réveiller.

Je viens tout juste de terminer. En plus des sablés, j'ai préparé également des pancakes. J'espère que ça plaira à la famille Martins.


— Que faites-vous ici, dans ma cuisine ?... elle semble perdue. Non ! Ne me dîtes pas que vous avez passé la nuit sous ce toit ?


Décidément, elle ne m'aime toujours pas ! Pourtant, après m'avoir aidé à convaincre sa sœur de sortir avec moi, hier soir, je croyais qu'elle avait changé d'avis me concernant. Je me suis encore trompé à son sujet ! C'est incroyable, comme je n'arrive pas à la cerner, cette fille.


— Excuse-moi ! Où est Inès ?

— Je suis là !

— AAAAH !

— Tu as fini de crier de la sorte ! Tu vas réveiller les voisins avec tes hurlements, dispute Inès sa cadette.

— Dis-moi... que vous... n'avez pas...

— Non ! la coupe son aînée dans sa réflexion.


Alors, c'est ça ! Liliana pense que sa sœur et moi, on a couché ensemble. C'est pour ça, qu'elle n'était pas joyeuse de me voir ici, de si bon matin. Elle peut être tranquille, il ne s'est rien passé, rien qui ne mérite qu'elle me fusille du regard.


— Ça sent divinement bon ! annonce Lili finalement avec un grand sourire. Ne me dîtes pas qu'en plus d'être beau, il cuisine ?


Eh bien oui ! J'ai toutes les qualités d'un homme parfait ! Je pense intérieurement. Pour une fois que c'est elle qui me jette des fleurs, je ne peux qu'en être enchanté. Je présume que cela ne se reproduira pas de si tôt.


— Il m'a appris à faire les sablés de maman.

— Ceux que tu t'efforces chaque année à nous faire goûter, et qui finissent généralement à la poubelle ?

— Oui ! Mais j'ai l'impression que pour une fois, le sort de ces biscuits n'est pas de terminer aux ordures... Si on les goûtait ? propose Inès toute heureuse devant le plat où sont empilés les gourmandises du jour.

— A toi l'honneur ! je tends l'assiette à celle qui m'a aidé, hier soir, à confectionner la pâte.


Elle en pioche un, le met à sa bouche, elle le mâche délicatement, et plus rien ! Pas un son, ni même une mimique, qui pourrait me renseigner sur ce qu'elle pense. Déteste t-elle ou les aime t-elle ? En ce qui me concerne, je les ai apprécié ! Mais je ne saurais dire, s'ils ressemblent exactement à ceux que sa mère lui faisait...

ABEL ET LA BÊTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant