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Abel 


Cela fait près d'une heure que j'attends assis dans mon véhicule qu'elle se décide à rentrer chez elle. Sa vieille voiture est là, garée près de la mienne. Je ne peux pas la manquer. Elle doit absolument passer devant mes yeux pour prendre son carrosse.

Mais les minutes défilent et Inès n'apparaît pas. Aurait-elle su que je suis ici ? J'ai fait pourtant attention à ce qu'aucun adhérent ne me voit, mais à force d'attendre peut-être que quelqu'un m'a aperçut... C'est à ce moment là, que la porte du local s'ouvre à nouveau, et à mon grand désespoir, ce n'est que la sublime et tumultueuse soeurette d'Inès. C'est encore loupé !

Elle se dirige vers moi avec un sourire crispé. J'ouvre la vitre de ma portière et lui sors :


— J'ai compris, ne te fatigue pas !

— Tu n'y es pas ! Elle n'est pas venue aujourd'hui. Elle s'est dit que tu aurais l'intelligence de venir la retrouver ici !


Zut ! Je suis si prévisible ! Je m'énerve contre mon volant que mon véhicule se met à retentir.


— Je ne sais pas ce qui s'est passé entre vous, mais elle est très remontée contre toi ! s'installe t-elle sur le capot de ma sublime carrosserie, pensant que je vais lui avouer mes déboires avec son aînée.


Mais elle se trompe, car je n'en sais strictement rien ! J'ai encore passé toute l'heure à y penser, derrière mon tableau de bord, et rien ne m'est venu. Je suis aussi curieux qu'elle à ce sujet...


— Moi, non plus, je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter un tel affront de sa part !

— Inès n'est pas du genre à s'emporter pour rien ! Tu as dû encore faire des tiennes sans le savoir !

— Non ! je me défends.

— Abel, quoi que tu es fait, tu devrais t'excuser ! Au lieu de te complaindre !

— Mais de quoi ? Je n'ai rien fait, qui vaille un tel engouement ?


Je n'y comprends rien ! J'ai été stupide de paniquer mais j'ai rien fait de mal. Je ne sais pas ce qu'Inès me reproche ! C'est absurde !


— Tout ce que je dis, c'est que vous devriez parler !

— C'est ce que je tente de faire depuis des jours, mais elle s'y refuse !

— Insiste ! me pousse t-elle avant de me prévenir. Mais fais le, le plus vite possible ! Car sinon tu ne pourras pas le faire avant longtemps...

— Quoi ?

— Inès part en vacances !

— Quand ça ?

— Elle prend l'avion le 1er janvier.


C'est bien ma veine ! Pourquoi elle me fait ça ? Elle devrait au moins m'expliquer pourquoi elle m'en veut autant avant de quitter le pays...


— Elle part où et pour combien de temps ?

— Je n'en ai pas la moindre idée ! Elle veut prendre du temps pour elle ! Et je suis entièrement d'accord, elle en a besoin !

— Et moi ? je me plains.


Elle se fout complètement de moi en faite ! Elle, qui disait être amoureuse de moi, elle en a rien à foutre en réalité ! Mais qu'est-ce que je raconte ? Je suis fou ! Elle m'en veut, quoi de plus normal de me fuir ! Je dois absolument la voir avant son départ.

Je mets le contact, Liliana se lève de mon capot, se tourne vers moi et marmonne quelque chose dans sa barbe que je n'arrive pas à comprendre, vu que je n'y prête pas attention.


— Elle... n'est... pas...


Je la salue de la main, avant de partir chez les Martins. Je compte bien avoir une discussion avec Inès, même si je dois le faire en criant à sa fenêtre. Elle n'y échappera pas ! 





Publié le vendredi 27 septembre 2019


ABEL ET LA BÊTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant