ABEL ET LA BÊTE

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Inès (la bête)

— Qu'est-ce qui te prend ?, j'assomme Lili pour son comportement absurde.

Ça fait plus de deux minutes, qu'elle m'a enfermé ici, dans la cuisine avec elle, et elle n'arrête pas de parler dans sa barbe, que je n'y comprends rien. Elle me semble complètement hors d'elle-même. Que lui arrive t-il ?

— Ce n'est pas un mec pour toi ! Il va te faire souffrir !, s'énerve t-elle presque contre moi. Il est sous ton charme, tu lui plais ! Ça en est flippant !

Je ne vais pas le nier, Abel Faro est très attirant. C'est un homme très séduisant avec beaucoup de charisme. On peut me traiter de folle et ils auront pour une fois raison. Cet homme a tout pour lui ! Je n'arrive pas à me l'enlever de la tête. Depuis, que je l'ai croisé, mes nuits sont bien plus exaltantes. Mes cauchemars habituels ont laissé place à des rêves très érotiques.

Ma sœur m'avait pourtant prévenu, ainsi que David, qu'il avait ce don, celui de faire fantasmer toutes les femmes, et je n'ai pas voulu les croire.

Le fils Faro est tout à fait le type de personne que je recherche, à part le faite qu'il soit un coureur de jupons bien sûr. Sinon, il est le genre de garçon qui me fait vibrer en un seul regard, en un seul sourire... Sa seule présence me fait m'émoustiller de plaisir. C'est complètement dingue ! Et pourtant, je sais qu'il n'est pas fait pour moi !

— Je le sais ! En revanche, je ne te comprends guère ! Dois-je te rappeler que c'est toi et papa qui m'ont convaincu de cette supercherie ?

C'est vrai non ! A quoi elle s'attendait ? C'est un Don Juan ! Je savais que j'aurais dû dire non, mais ma curiosité a pris le dessus. Qu'est-ce qui pousse un mec à femmes à se retrouver chez moi ? OK, son père veut qu'il se marie, mais il ne peut pas le forcer ! Alors pourquoi, monsieur le plus convoité du pays accepte t-il cette situation sans broncher ? Voilà, ce qui m'a fait dire oui pour ce dîner qui me semble de plus en plus absurde.

— Tu as vu comment il a osé se présenter à toi ? Ses fringues viennent tout droit de la poubelle de son quartier. Jamais, je ne l'ai vu porter ce genre d'habits. Il nous prend vraiment pour des imbéciles !

— Non pas toi, mais moi ! Et peut-être que je le suis d'ailleurs ! Je n'aurais jamais dû accepter de le recevoir, sachant ce qu'il pense de moi.

— C'est lui, le crétin sans cervelle ! S'il ne voulait pas te rencontrer, il n'avait pas qu'à venir ! On ne l'a pas forcé !

— Il n'a peut-être pas eu le choix ?, je m'entends prendre sa défense.

— Où il est seulement venu constater de ses propres yeux, si ce que les gens racontent sur toi est vrai...

Si c'est le cas, il doit être déçu, le pauvre ! Car dorénavant, je ne compte plus être le souffre douleur de personne et surtout pas de lui ! Sa remarque en me voyant sans maquillage est gravé en moi et me fait encore un mal fou !

— Inès ? Tu ne dois pas tomber dans ses filets ! Tu dois faire abstraction de sa beauté et de son regard envoûtant !, me conseille ma sœur ou devrai-je dire, m'ordonne t-elle, car le ton qu'elle emploi sonne plus comme un ordre.

— Il est très séduisant... je m'arrête subitement essayant de reprendre le cours de mes pensées mais c'est peine perdue. Je suis comme envahi par la vague Abel Faro. Je n'ai aucune chance de toute façon, alors pourquoi on parle de lui ?, je finis par dire.