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Inès (la bête)


— Répètes-moi plus calmement ce que tu viens de me dire ?


Je suis assise par terre autour de la table du salon, dans le petit studio de David, où nous venons de terminer notre repas. J'essaye de lui annoncer l'hécatombe du jour, mais je n'arrive pas à articuler les mots tellement je suis nerveuse. J'ai l'impression qu'une fois que je l'aurais dit à haute voix, tout me semblera plus réel et je ne le veux pas.


— Qu'est ce que le beau et délicieux Abel Faro vient faire dans ta vie ?, continue David afin de connaître toute l'histoire dans laquelle mon père veut m'embarquer.


Mais ce mec est-il vraiment aussi beau que tout le monde à l'air de le dire ? En rentrant, j'irai jeter un petit coup d'œil aux magazines de ma sœur.


— Mon paternel et le sien veulent que je l'épouse !, je bégaye tant bien que mal.

— Tu vas te marier avec Faro ?, demande t-il confirmation en appuyant bien sur les termes : marier et Faro.

— Non ! Tu me vois m'unir à cet homme ?


Après réflexion, je me suis dit qu'il valait mieux être seule que mal accompagnée. Je ne veux pas d'un mari qui me trompe avec la moitié de Lisbonne et ses alentours. Non ! Je mérite bien mieux que ça !


— Oh oui ! Vous feriez un couple sensationnel !

— C'est un coureur de jupons, je te rappelle !


Je crois que son vin lui monte à la tête, car il ne sais plus ce qu'il dit. Moi et ce crétin ? Jamais !


— Tu l'as déjà vu ? Car en voyant ta tête, tu n'en as pas l'air ?

— Non ! Et j'ai aucune envie de le connaître !

— Je reviens !


Il se lève et prend son téléphone qui se trouve sur son plan de travail de la cuisine et retourne s'asseoir avant de m'assommer.


— Tu dis ça car tu ne sais pas à quoi il ressemble ?

— Il peut être le plus bel homme de la planète, je m'en fous !


Il ne prête aucune attention à ce que je dis et pianote sur son portable quelque chose puis me le tend. Je reste subjuguée par la photo de l'homme qui y est affiché. Ses yeux sont si envoûtant que je reste muette comme une carpe. Si ce n'est pas le plus beau mâle du monde, il n'en est vraiment pas loin. Je comprends mieux son succès avec les femmes. J'ai l'impression d'avoir déjà vu ce regard, où, je ne saurais pas le dire, peut-être dans mes rêves... qui sait ?

Ah non ! Je me rappelle soudain d'où je l'ai aperçu, du moins ses lèvres m'ont fait un effet. C'est le monsieur de tout à l'heure qui était pressé et qui m'a bousculé... Au moins, je sais ce qu'il pense de moi ! C'est carrément illusoire de penser qu'il serait d'accord pour m'épouser. Pourtant, il m'aurait bien plu, s'il n'était pas considéré comme l'homme le plus convoité du pays et élu le play-boy de l'année.


— Alors tu t'en fous ? Je dirais plutôt que tu n'es pas indifférente à son charme...

— Il est beau ! Mais sans plus !, je ne me démonte pas face à lui.

ABEL ET LA BÊTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant