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Abel


Je suis vraiment qu'un idiot ! Je croyais que quoi ? Qu'elle allait m'accueillir chez elle avec un grand sourire ? Il faut pourtant que je trouve un moyen qu'elle quitte cette maudite salle de bain. Je ne veux plus reculer ! Il faut absolument qu'elle accepte mes excuses, car sinon, je pense ne plus pouvoir me regarder dans le miroir. C'est étrange ! C'est elle, qui m'a menti, qui est un monstre, et c'est moi, qui me sens mal vis à vis de ça... Je dois être faible après tout ! J'ai beau me montrer fort, c'est tout le contraire !

Je n'écoute pas ces supplications, et tente d'entrer dans la pièce, dans laquelle elle est enfermée depuis près d'une demi-heure maintenant. Et par miracle, la porte s'ouvre. Je reste scotché de voir une Inès pétrifiée au sol. Je ne parviens pas à dire quoi que ce soit. Je pensais que j'étais passé outre mes faiblesses la concernant, mais je me suis bien trompé ! Je suis complètement paralysé face à elle !

J'aimerais pouvoir la réconforter, l'enlacer, mais je préfère garder mes distances, n'allons pas encore tout foirer. Je m'assieds auprès d'elle et tente de lancer la conversation, mais cela m'est difficile tant les mots ont du mal à sortir de ma gorge... Je respire un bon coup et commence par m'excuser.


— Je suis désolé !... Tu as toutes les raisons du monde... de m'en vouloir, je sais !... Mais sache, que... je bafouille un peu et me reprends. Je n'ai rien voulu de tout cela !


Elle reste là, silencieuse, le regard dans le vide. A quoi pense t-elle ?


Puis, je remarque qu'elle a quelque chose dans ses mains, je scrute plus attentivement et découvre qu'il s'agit d'une plaquette de médicaments à moitié vide et je panique.


— Inès ? Tu n'as pas avalé tous les cachets qui manquent à cette plaquette, rassure-moi ?


Et vu, qu'elle ne répond pas, je me tourne vers elle, et lève sa tête, afin d'observer ses rétines. Mais, médecin que je ne suis pas, je ne saurais dire, si elle a vraiment commis cette ânerie... J'espère que non !


— Tu n'as pas fait ça ?


J'essaye d'en savoir plus, afin de faire le nécessaire. Je ne veux pas qu'elle s'endorme pour l'éternité. Non, ça serait trop cruel !


— Oui !... finit-elle par confesser sans conviction.


Mais elle paraît complètement déboussolée, que j'ai beaucoup de mal à croire ce que je viens d'entendre, puis elle m'annonce :


— Non !... ce qui me calme un peu avant la tempête. Enfin... si ! m'avoue t-elle à présent.


Et là, mon cœur fait un bond dans ma poitrine, comme s'il voulait s'échapper de cet enfer. Comment a-t-elle pu faire ça ?

Je reste complètement statique pendant un laps de temps inconsidéré, avant de prendre conscience qu'il faut la faire vomir au plus vite.


— Viens ! Tu dois absolument vider ton estomac ! je la force à se lever, mais elle n'est pas du tout du même avis.

ABEL ET LA BÊTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant