ABEL ET LA BÊTE

42 suite

Abel 

Je sais ce que je ressens, et ce n'est pas de l'amour ! Et en plus de ça, depuis que je sais ce qu'elle est véritablement, je n'arrive plus, ce n'est-ce à me voir auprès d'elle. Vous pouvez me traiter de tous les noms, je le mérite certainement, mais c'est plus fort que moi, c'est instinctif, je n'y peux rien !

— C'est vrai, que tu n'aimes pas sa compagnie, que tu n'as pas envie d'elle, et que tu n'étais pas comme un fou hier quand tu n'avais pas de ses nouvelles... Abel, tu peux le nier le temps que tu le voudras, mais tes gestes, tes mots et ton comportement parlent pour toi ! Tu es accroc à cette fille ! Et j'en suis très heureux ! Essaye de ne pas tout gâcher !

— Nous ne sommes que des amis ! Non ! Nous n'étions que de bons amis, je te le concède, mais ça s'arrête là !

— Si tu le dis... J'espère seulement que tu ne te réveilleras pas trop tard ! Elle ne va pas t'attendre éternellement !

— Papa ! Tu n'écoutes pas ce que je te dis !

Il fait la sourde oreille. Il faut qu'il arrête avec ses insinuations. Inès et moi, c'est de l'ordre de l'impossible ! Il faut qu'il se fasse une raison !

— Si ! Je t'entends !

— Alors tu as compris que tes rêves me concernant sont irréalistes !

— J'en ai bien peur ! Surtout si tu continues ainsi, sans écouter ton cœur !

— Tu peux me virer de l'entreprise si ça te chante !

Je n'y crois pas ! Je viens de dire à mon père de me licencier, moi, qui est tout fait pour qu'il me garde. L'alcool m'a fait plus de mal que je le pensais ! Je dois me reprendre et tout de suite, avant qu'il décide de commettre l'irréparable.

— Tu ne vois pas que je ne veux que ton bonheur ! Ouvre tes yeux !

Il se fout de moi !

— Mon bonheur ? Tu veux m'obliger à épouser un monstre ou une cinglée...

— Je ne t'impose rien !

— Tu crois qu'en me faisant du chantage, tu arriveras à tes fins !

— Abel, oublie la promesse que tu m'as faite ! Tu voulais découvrir la femme pour qui tu avais eu un coup de cœur, et quand j'ai su de qui il s'agissait, je n'ai vu que cette option. Je savais que tu ne voudrais pas la rencontrer si tu savais ce qu'elle était. Mais à ma grande surprise, elle était transformée ce jour là, et méconnaissable.

— Mais bien sûr, tu l'ignorais ? Toi, qui sait toujours tout sur tout !

Attendez ? Il vient de me dire qu'il ne souhaite plus me caser... j'ai bien compris ?

— Oui ! Comment voulais-tu que je sache ? Elle a trouvé ce produit miracle vingt-quatre heures avant de te rencontrer. Je ne suis pas devin !

— Tu aurais dû me le dire !

— Pour que tu t'éloignes d'elle comme tu viens de le faire ? Mon garçon, vous vous aimez !

— Mais arrête avec ça ! Je ne suis pas amoureux d'elle !

Mais pourquoi ne me croit-il pas ? Je ne suis pas dupe au point d'ignorer mes sentiments. C'est une amie, du moins ce l'était...