ABEL ET LA BÊTE

34

Abel

Je ne sais pas ce qu'elle a ? Elle semble perturbée. On croirait même, qu'elle n'aime pas ma compagnie, alors que nous sommes ici, depuis moins de dix minutes. Elle regarde partout dans la salle, sauf dans ma direction. Pourquoi ? Ou j'ai dit ou fait quelque chose qui lui a déplu, mais à ma connaissance, je ne vois pas ce que j'aurais fait... ou je suis devenu à ses yeux la peste qu'on doit fuir, et là, j'ai encore moins d'explication... J'ai beau me torturer l'esprit, je ne vois pas d'autres motifs, pour qu'elle ait changé d'un coup, d'un seul, son comportement à mon égard. Bon, je suis au courant, que ce genre d'endroit n'est pas sa tasse de thé, mais elle voulait connaître mon univers, et quoi de mieux que de s'y rendre, afin de le vivre en vrai ? Elle était partante, pourtant... Non ! Je ne vois vraiment rien, qui aurait pu la mettre dans cet état.

— Qu'est-ce que j'ai fait ? je lui demande afin de savoir pourquoi elle fait cette tête d'enterrement.

Je l'ai seulement abandonné deux petites minutes, afin d'aller remercier Carlos pour avoir demander à l'un de ses employés de nous ouvrir la porte de derrière. C'est tout ! Mais c'était la moindre des choses, et je pensais qu'elle me soutenait dans cette démarche.

— Comment ça ? elle fait celle qui ne comprend pas ma question.

— Tu as l'air de m'en vouloir ?

— Non ! Pas du tout ! Je suis juste un peu déboussolée par tout ce raffut.

Je peux comprends que tout ce boucan la gêne, elle, qui est habituée au silence. Mais de là, à faire comme si j'étais le responsable, ça non !

— Tu devais bien t'en douter un peu, que l'ambiance qui règne ici, n'a rien à voir avec les endroits que tu fréquentes habituellement ?

Elle paraît complètement ailleurs. Elle n'écoute même pas ce que je lui dis. Qu'y a-t-il ? Est-ce vraiment ce club, le problème ?

— Tu veux qu'on parte d'ici ? je lui dis tout en lui faisant des grands signes, afin qu'elle m'entende. Tu ne sembles pas être dans ton élément ?

— Désolée ! J'avais la tête ailleurs !

Elle est vraiment perturbée, mais par quoi ? Ou peut-être par qui ? Cette fille est une énigme par moment. Quand je sens avoir percé quelque chose en elle, la minute d'après, j'ai l'impression d'avoir eu tout faux ! Mais là, en l'occurrence, je suis désarçonné face à son attitude plus qu'étrange.

Puis, elle reprend la parole pour m'annoncer :

— Il faut que je t'avoue...

— Et voici, deux cocktails offerts par la maison, la coupe dans son élan une des serveuses, en nous déposant deux coupes de la spécialité du club, à base de rhum.

— Merci ! nous répondons en chœur à la barmaid, avant que celle-ci s'éclipse, nous laissant à nouveau à notre conversation.

Au lieu de reprendre, où elle en était, Inès décide de goûter au breuvage déposé en face d'elle.

— Mmmmhhh ! C'est délicieux !

— Il a beaucoup de succès auprès de la gente féminine ! je lui précise, mais j'aurais dû m'abstenir, car elle semble ne pas avoir apprécié mon commentaire.