ABEL ET LA BÊTE

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Abel

— Tu peux arrêter de te moquer ainsi de moi ? C'est bon, j'ai compris !

Je tente de faire taire le rire affreux de mon meilleur ami Marcio, mais sans succès. Il prend un malin plaisir à se moquer de moi. Nous sommes dans un bar où tous les regards sont braqués sur nous, surtout sur lui qui n'arrête pas de faire le pitre. Je le pensais plus sérieux que ça !

— Toi ? Te marier ?, pouffe t-il encore.

— Qu'est ce qu'il y a de drôle à ça ?

— Tout ! Tu n'es pas un mec à caser et encore moins avec cette femme ! Comment tu dis qu'on la nomme ?

— La bête !

Et il se lance dans une énième rigolade interminable, que cela me donne mal aux oreilles. C'est affreux !

— Toi et la bête ?

— Oui ! Je sais, mon père ne doit pas avoir toute sa tête, en ce moment ! Aller, sors moi un truc pour ne pas épouser ce monstre de fille ?

— Qu'est ce que tu veux que je te dise ?, reprend t-il un peu son sérieux.

— Je ne sais pas moi ! C'est toi l'avocat ! Il n'y a pas de loi contre ce genre de truc ?

— Ton père ne peut pas te forcer à te marier contre ton gré !

— Ça, je le sais ! Mais si je ne le fait pas, il me déshéritera et ne me nommera jamais président directeur général.

— Tu es dans une sacrée galère mon vieux !

A quoi il me sert, s'il n'est même pas capable de trouver une solution pour contrer mon paternel dans sa lubie ?

— Elle n'est peut-être pas si affreuse comme on le dit ?

— Je ne sais pas et j'ai aucune envie de le savoir ! Je ne veux pas me marier ! Trouves-moi quelque chose que je puisse convaincre mon père qu'il fait fausse route !

— Montres lui que tu as changé et que tu veux bien te trouver une femme !

— C'est trop tard pour ça ! Il m'avait donné cinq ans pour me remettre dans le droit chemin et je n'en ai rien fait !

— Pourquoi tu n'as pas fait comme moi ? Tu te fiances à une femme pas très intelligente mais très belle tout en continuant à augmenter ton tableau de chasse ?

— Car je n'ai pas la chance d'avoir des parents qui ne sont jamais sur mon dos ! Je ne sais pas comment il fait, mais mon père est toujours au courant de tout ! Surtout en ce qui concerne mes sauteries hebdomadaires !

Il y a un moment, où j'ai cru qu'il me faisait suivre mais après de nombreuses recherches, j'en ai conclu que ce n'était pas ça. Il a seulement un tas de monde qui travaillent pour lui, ou qui ont travaillé pour Faro, qu'il en connaît presque la moitié de la ville. Où que j'aille, vous pouvez être sûr qu'il saura avec qui j'étais et avec qui je suis reparti.

— Trouves-toi vite une bombe atomique !

— Quoi ?

— Une femme magnifique qui désire t'épouser !

— Plus facile à dire qu'à faire ! Il faudrait qu'elle soit belle, charmante, qu'elle réponde à tous mes désirs et surtout qu'elle ne me casse pas la tête avec mes infidélités à répétition.