ABEL ET LA BÊTE

50 suite et fin

   Abel 

 Je me demande encore comment mon père a pu organiser une telle réception en si peu de temps. Il y a à boire, à manger pour tout le monde. Le champagne est même de sortie, bien avant les douze coups de minuit. Inès semble apaisée et profite de la soirée auprès de sa famille et de son cher ami David, ils sont inséparables, ce qui me déplait grandement. Heureusement qu'il est gay, sinon, je pense que je serais vert de jalousie. Il est plutôt bel homme et son mec Manu n'est pas mal non plus. J'ai l'impression que je vais avoir du souci avec les messieurs qui vont entourer d'un peu trop près ma dulcinée. Si je suis jaloux de ces deux compères, alors qu'ils sont homosexuels, qu'en sera-t-il des hétéros qui s'approcheront d'elle ? Je n'ose imaginer ma réaction !

— Je ne parviens pas à déchiffrer si c'est ma sœur ou bien David que tu dévisages avec autant d'ardeur ? me surprend Liliana.

Elle a toujours le chic pour être là, où on ne l'attend pas, celle-ci !

— Ni l'un, ni l'autre ! J'étais dans mes pensées.

— Serais-tu jaloux ?

— Quoi ? Moi ? Jaloux ? De cet imbécile de David ? Jamais !

— Oui ! C'est juste, un Faro ne peut pas avoir ce genre de sentiment ! Suis-je bête ! se moque t-elle ouvertement de moi.

Ce qui m'exaspère ! Elle a beau être la petite sœur d'Inès, je ne suis pas homme à me laisser faire.

— Lili, va voir ailleurs si j'y suis ! Je n'ai pas de temps à perdre avec tes gami...

— Tout va bien ici ? je suis interrompu par ma belle qui a finalement laisser son ami pour me rejoindre.

— Oui ! Maintenant que tu es là ! je prononce à peine, tellement je suis gêné par la situation.

J'espère qu'elle n'a pas entendu ce que j'ai dit à sa petite sœur chérie.

— Oh ! C'est trop mignon ! se moque t-elle à nouveau de moi, mais cette fois-ci devant Inès.

Elle ne perd rien pour attendre ! Je me vengerai !

— Fais attention ! s'adresse Lili à sa cadette. C'est un homme amèrement jaloux !

— N'importe quoi ! je proteste. Ne l'écoute pas !

Inès pour toute réaction sourit. Oserait-elle se moquer de moi aussi ? Ou ce que lui dit sa sœur ne l'atteint pas plus que ça ? Je suis sidéré ! Ce sourire veut tout dire !

Liliana disparaît je ne sais où, me laissant seul avec ma sublime partenaire, dont j'aimerais la convaincre, de monter avec moi à l'étage.

— On pourrait s'éclipser, qu'en dis-tu ?

— Attendons minuit, tu veux bien ?

Elle n'attend pas que je lui réponde qu'elle s'amuse de ce que sa sœur lui a révélé à mon sujet.