Prisonniers

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DIANA

- Oh mon dieu Gordon !

La jeune blonde se précipita vers l'être qu'elle aimait le plus au monde, sa lumière, son phare dans la tempête. Elle le serra dans ses bras et sentit la chaleur de son corps contre le sien, signe qu'il était bien en vie. Son étreinte se fit plus vive mais elle dut s'arrêter quand ce dernier gémit sous ses assauts. C'est à cet instant qu'elle put constater l'étendue des dégâts. Son visage était tuméfié, sa lèvre fendue et il portait un large bandage qui lui entourait tout l'abdomen. Certaines plaies devaient s'être à nouveau ouverte car la bande blanche était tâchée de rouge sombre.

- Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Qui t'a fait ça ?

- Chuuuut...

Gordon la prit à nouveau dans ses bras et lui caressa lentement la tête. Ce geste apaisa la pauvre jeune femme, qui était sur le point de craquer. Diana avait déposé Lucy par terre juste à côté d'elle, pour éviter de lui faire mal. Cette dernière s'était empressée de courir à quatre pattes, et découvrir les lieux par elle-même. Une vraie chambre d'enfant avait été aménagée. Il y avait des jeux de toute sorte qui jonchaient le sol ainsi que de nombreuses peluches. Un petit loin était coincé contre l'un des murs. La couverture représentait une jolie licorne et quatre oreillers rose bonbon agrémentaient cet espace de repos. Les murs étaient en bois d'érable, peints d'une jolie couleur bleu nuit. Des constellations avaient même étaient recréées pour créer un univers galactique. À l'opposé du petit lit se trouvait un deux-places recouvert d'une couverture noire et blanche. Sur une petite table de nuit était disposée une bougie parfumée à la vanille et un réveil ancien en merisier.

- Qu'est-ce que c'est que cet endroit Gordon ? Depuis quand tu es là ?

- En toute honnêteté je n'en ai absolument aucune idée. Je sais juste que l'on m'a kidnappé et que l'on m'a amené ici sans ménagement. Attends... tu ne veux pas plutôt me dire ce que tu fais avec une gamine d'à peine un an ?

- Heu...

Diana ne savait pas par où commencer. Elle décida de raconter en détail tous les évènements à Gordon en faisant en sorte de n'omettre aucun élément. Diana fut sous le choc quand ce dernier fit de même. Il en avait subi bien plus qu'elle, elle n'avait pas le droit de se plaindre. Quand elle baissa les yeux devant lui, Gordon prit le menton de la jeune femme avec la seule main qui n'était pas bandée. Il lui releva doucement la tête et l'accueillit avec un sourire sincère et amoureux.

- Diana... Tu dois me promettre quelque chose.

- Tout ce que tu veux Gordon.

- Ne me refais jamais le coup du suicide.

Ses yeux d'habitude rieurs et emprunts de sympathie, étaient maintenant graves et sombres. Diana eut soudain honte. Elle n'avait pas pensé un seul instant aux répercussions de ce qu'elle faisait. Elle voulait juste que tout s'arrête... Les choses avaient été si vite, le sang s'était mis à couler à flots de ses veines et elle s'était tout simplement endormie, avec la sensation que plus rien ne pourrait plus l'atteindre.

- Promets-le-moi Diana. J'ai eu si peur... Tu es la seule chose qui m'est arrivée de bien dans ma putain de vie, alors s'il te plaît ne t'en vas pas...

- Je... Je suis désolée.

- Ce n'est pas ce que je veux entendre Diana.

Les yeux bleu céruléen de la jeune femme croisèrent ceux de Gordon et elle lui sourit. Toute son âme lui était dévouée et elle ne pouvait imaginer sa vie sans ses plaisanteries, ses câlins, ses baisers. Toute leur histoire, jusqu'à présent, n'avait été que pur bonheur.

- Je te le promets Gordon. Je t'aime.

- Je t'aime aussi Diana.

La jeune femme embrassa l'amour de sa vie. Ses lèvres lui avaient manqué et, même s'ils se trouvaient dans une situation terrible, elle était avec lui, c'est tout ce qui comptait.

Soudain, ils furent obligés de se séparer, une voix se faisait entendre dans un haut-parleur, situé au plafond de la pièce. C'était la voix de Rose.

- Je ne voudrais pas vous déranger les amoureux mais j'ai un travail pour vous. Je vais tester votre capacité à vous occuper de cette petite fille. Il y a des caméras et des micros situés partout dans cette chambre, donc inutile de monter un plan foireux pour vous enfuir.

Gordon se mit à tourner sur lui-même pendant que Diana alla rejoindre la petite Lucy pour la prendre dans ses bras.

- Mais qu'est-ce que tu nous veux putain !?

Cette fois c'était Gordon qui avait hurlé. Diana savait qu'il avait du mal à garder son calme. La situation était explosive et si elle n'arrivait pas à l'apaiser, les choses allaient mal tourner. Elle s'approcha de lui, la petite dans les bras, et lui caressa doucement le haut du dos. Ce simple geste détendit les muscles du jeune homme, et Diana sentit sa respiration se faire plus lente.

- Premièrement, vous ne sortirez pas de cette pièce tant que je ne l'aurais décidé. Deuxièmement, vous allez faire absolument tout ce que je vous demande.

- Pourquoi on fera tout ça ?

- Oh Gordon... Toujours aussi sanguin... C'est simple, certes j'ai encore besoin de Diana, mais en revanche je n'ai pas besoin de toi. Je t'ai implanté pendant que tu étais assoupi une mini-bombe à l'arrière de ton crâne.

Diana toucha immédiatement le cou du jeune homme. Une minuscule cicatrice était visible sous la chevelure dorée de son amour. Un air horrifié se peignit sur son visage et son angoisse remonta encore d'un cran. Cette femme était complètement folle ! Elle allait tous les tuer, tôt ou tard.

- Diana a observé l'œuvre de mes chirurgiens et ingénieurs. C'est une petite merveille. Je n'ai qu'à appuyer sur une touche de mon téléphone pour que cet engin explose ta jolie petite tête blonde, Gordon.

Diana crut qu'elle allait s'évanouir. Elle n'était pas forte comme toutes ses wonder-women dans les films d'actions. Elle tremblait de peur devant les films d'horreur, elle était plutôt du genre paranoïaque quand elle sortait seule le soir, et elle avait toujours besoin de Gordon pour la rassurer sur absolument tout. Elle ne se sentait pas capable de faire face à tout cela, les forces commencèrent à l'abandonner et elle alla s'asseoir, avec Lucy, sur le petit lit dans le fond de la pièce.

- Bien. Maintenant que j'ai votre attention à tous les deux, vous allez faire partie de mon plan. Je veux que cette Lucy ne manque de rien, je vous laisse vous en occuper comme le joli petit couple que vous êtes. Je vous préviendrai quand j'aurai besoin de vous. En attendant, jouez au papa et à la maman. Je dois vous laisser, j'ai une course urgente à faire.

Le haut-parleur s'éteignit et la pièce sombra dans un silence pesant, chargé d'appréhension et de stress. Diana n'osait pas imaginer ce qu'elle devrait faire pour cette malade mentale. Gordon vint s'asseoir près d'elle et la serra fort contre lui. Il était affaibli physiquement, mais sa force morale avait toujours impressionnée la jeune femme. Lucy jouait avec son collier et semblait passionnée par ce qu'elle observait. C'est cette lumière dans les yeux de cet enfant qui convainc Diana qu'il fallait continuer à se battre...

May It BeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant