Quand la vérité éclate (partie 3)

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ANDREÏ - Il y a 15 ans, le soir de Noël (suite)

- Agnès... Qu'est-ce que tu as fait ?

-       Moi rien... Il sait ce que tu prépares Andreï. Il m'a chargé de te torturer pour te pousser à avouer où se cachent les fichiers que tu as sur lui et les autres chefs criminels.

-       Tu sais que je ne dirais rien.

-       Où sont les fichiers Andreï ?

-       Qu'est-ce qui me dit que je peux t'accorder ma confiance ? Tu cherches à fuir Agnès, comme toujours !

-       Je cherche surtout à protéger ma fille ! Je crois que tu n'es qu'une petite frappe qui s'attaque à un Titan ! J'ai été faible, j'ai eu une once d'espoir avec toi mais maintenant que j'ai repris mes esprits, je sais que tout cela est impossible. Je protègerai Elena, sois-en certain, mais...

-       Tu es lâche.

-       Et toi tu es inconscient !

-       Seule Elena peut accéder aux fichiers. J'ai fait en sorte qu'elle soit la seule personne qui puisse réduire à néant l'empire de ce monstre. Je sais que tu l'aimes toujours Agnès et que tu as peur mais crois-moi... Lui n'aime personne.

-       Tu n'en sais rien !

Cette fois Agnès avait crié. Heureusement, la musique en bas empêchait qu'on les entende. Elle était aveugle, tout comme lui l'avait été finalement. Il avait cru qu'elle le suivrait, comprendrait dans quoi son mari trempait réellement, et ouvrirait les yeux au moins une fois dans sa vie.

-       Agnès... Que tu le veuilles ou non, ton mari tombera, je m'en suis assuré.

-       Qu'as-tu fait à Elena ? Que lui as-tu donné ?

La voix d'Agnès était hachée, elle paniquait et ses gestes devenaient fébriles et incontrôlés. Andreï n'avait menti qu'à moitié quand il lui avait dit que seule Elena pouvait trouver ces fichiers. Elle avait son ADN qui coulait dans ses veines, c'était la clé d'entrée. Mais il n'allait pas le révéler à Agnès. Il ne lui faisait plus confiance et sentait qu'il fallait qu'il parte vite, lui et Elena. Ce monde de sanguinaires serait réduit en cendres avant le lever du jour et Agnès avait décidé de rester au milieu des flammes. C'était son choix, en revanche, elle n'avait pas le droit d'y entraîner sa fille. La seule possibilité qui s'ouvrait à lui était de kidnapper la pauvre petite Elena. Elle n'y comprendrait sûrement rien au début, mais il avait besoin de la savoir en sécurité, aimée et choyée comme elle le méritait. Les enfants ne devaient pas payer pour leurs parents.

-       Je ne te dirai plus rien Agnès. Je n'ai plus confiance en toi et tu as choisi ton camp. J'aurais simplement aimé que tu ais une vie meilleure.

-       Tu ne sortiras pas vivant de cette maison Andreï.

-       Comment ?

-       Nicolas David a l'intention de te tuer après t'avoir ôté les vers du nez. Alors, soit tu me dis ce que je veux entendre et je te laisse partir discrètement, soit tu t'estimes condamné. 

-       Je pars avec Elena et tu ne m'en empêcheras pas. Tu n'as pas le droit de lui faire vivre tout cela ! C'est injuste pour elle, tu t'en rends compte j'espère !

-       Je la protégerai ! Je...

-       Tu ne feras rien du tout Agnès ! Il est plus fort que toi ! Je refuse de le laisser gagner. Je te laisse une dernière chance, ensuite je m'en vais et tu ne reverras plus jamais Elena.

-       Tu es cruel ! Tu ne peux pas m'enlever ma fille !

-       Qui est le vrai monstre dans l'histoire Agnès ? Pose-toi cette question rien qu'une seconde et du comprendras que je ne peux pas laisser Elena vivre au milieu de tout cela !

-       Tu...

-       Et puis, qui comprendra la scène que tu feras si jamais je prends Elena dans mes bras et l'emporte avec moi ?

-       Je t'accuserai de vouloir kidnapper ma fille !

Andreï se pinça l'arête du nez. Il ne voulait pas en arriver là mais les choses ne se passaient pas comme prévues et le plan B devait être enclenché.

-       Je ferais parvenir une copie des examens de paternité que tu as effectué à ton cher mari.

-       Tu n'oserais pas.

-       Ne me pousse pas à bout Agnès. Il me suffit d'appeler quelqu'un pour qu'il envoie, tout de suite, un message urgent dans l'oreillette des gardes du corps de notre cher Nicolas David. Avec la panique que cela engendrera une fois que les alarmes incendies auront été déclenchées à distance, Elena disparaîtra de tes radars, avec moi. Veux-tu vraiment en arriver là ?

-       Tu sais que si tu fais cela, tu signes mon arrêt de mort !?

Agnès n'arborait plus cet air si fier et manipulateur. Elle était au pied du mur. Andreï se détestait pour avoir oser monter un pareil plan, mais sa fille et sa mission étaient, de loin, ce qui était le plus important à ses yeux. Il ne reculerait devant rien pour arriver à ses fins et cela, Agnès le savait très bien. C'est pour cela qu'il vit les épaules de la jeune femme s'abaisser, elle semblait s'avouer vaincue.

-       D'accord. Je te suis Andreï.

Il avait gagné. Il ne pensait pas qu'elle accepterait mais finalement, elle semblait avoir retrouvé la raison.

-       Tu fais le bon choix Agnès. Tu es quelqu'un de fort et qui mérite une vie meilleure que celle que te propose ce criminel. Viens avec moi en Russie. Tout se passera bien, je te le promets.

La jeune femme hocha la tête et s'approcha de lui, des larmes coulaient sur ses joues délicates et elle tremblait comme une feuille.

Andreï la serra dans ses bras et lui dit que sa femme l'accueillerait, elle et Elena, de la meilleure des manières. Mais alors qu'il lui caressait doucement le bas du dos, il sentit une vive douleur dans le bas du ventre. Une lame tranchante avait perforé son abdomen et une immense tâche rouge sombre s'agrandissait sur sa chemise. Agnès pleurait à chaudes larmes. C'est elle qui tenait le couteau entre les mains, et elle lui assena un deuxième coup au niveau du thorax. Sa dernière pensée fût pour Elena, Vera, ses deux petits diables et sa princesse. Il ne les reverrait plus jamais mais il voulait, jusqu'à la fin, avoir leur visage en mémoire.

May It BeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant