Une nouvelle mission (partie 3)

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À ses côtés je reconnus Rose, la blonde aux vêtements trop larges, Diana et Gordon se tenaient par la main, et enfin je fus soulagée de voir que Jacob faisait partie de l'équipe. Il me donna un timide sourire que je lui rendis bien volontiers.

« Eh bien. Je ne m'attendais pas à vous voir venir aussi tôt ! ».

« Nous non plus on n'est pas plus ravis que ça de traîner dans un quartier pourri à neuf heures du matin. Je serais bien resté au fond de mon lit pour ma part. ». Je reconnu le jeune homme costaud qui m'avait fait face hier. Il n'avait en rien perdu de sa répartie et je fus obligée de retenir les milliers d'insultes qui rugissaient au fond de ma gorge pour rester polie et exemplaire.

« C'est Princeton qui nous a obligés à venir » renchérit Diana de sa voix cristalline. Elle avait attaché ses cheveux blond platine en un chignon sophistiqué et arborait une robe panthère noire et blanche qui lui remontait juste en haut des cuisses. Je ne savais pas comment elle faisait pour ne pas trembler de froid, habillée comme cela. Je pensai que Gordon devait y être pour quelque chose...

Alors, maintenant je savais que ce beau brun ténébreux s'appelait Princeton. Un nom bien royal pour quelqu'un d'aussi nonchalant et irrespectueux.

« Je vais être obligé d'aller au poste de police où un de mes adolescents s'est fait arrêté la veille mais il faut que je prenne le bus vu que je n'ai plus de voiture et je dois emmener quelqu'un avec moi ».

Ils se regardèrent tous interloqués. Ils voulaient de l'action ils allaient en avoir mais pas comme ils le pensaient. C'est à cet instant que j'eus une idée.

« Est-ce que l'un d'entre vous connaîtrait un juge pour enfants ou un juge spécialisé dans l'application des peines ? ».

Tous se retournèrent vers Jacob. Visiblement j'avais visé dans le mile.

« La mère de Jacob est juge à la Cour de New-York et elle gère notamment les affaires des délinquants juvéniles. Elle est assez leste dans ses jugements et pourra sûrement libérer un moment dans son emploi du temps pour recevoir la professeure de son fils adoré. Pas vrai Jacob ? ». C'était Princeton qui avait parlé. Quant à Jacob qui était resté muet jusqu'à présent, il releva la tête et me fixa de ses yeux caramel.

« Je.... Je.... pourrais... pourrais appeler ma...ma.... mère....... ».

« Oui c'est ça et le temps que tu lui expliques les choses on a le temps de congeler sur place, passe plutôt le téléphone à Princeton, on gagnera un temps précieux ». Décidément cette blonde glaciale balançait son venin sur toutes les personnes qui l'entouraient. Je vis les joues de Jacob s'empourprer et il recommença à se tordre les mains dans tous les sens.

« Je vous propose de venir dans mon appartement, de là j'appellerai un taxi et nous pourrons commencer cette journée d'initiation si vous le voulez bien. ». En réalité je ne leur laissai pas vraiment le choix puisque je me dirigeai déjà à grandes enjambées vers mon domicile.

Quand j'arrivai devant ma porte je me figeai. Un grand homme était posté devant moi. Je ne le connaissais pas mais son regard menaçant me disait qu'il fallait que je fuie. Cependant, David était sûrement encore à l'intérieur et je ne pouvais pas laisser cet enfant âgé d'à peine 15 ans face à une montagne de muscles qui d'un seul coup de poing lui briserait tous les os du visage.

Mon arme était dans mon sac, au service juridique. Dans la précipitation, j'avais tout laissé sur mon bureau. Mes élèves s'immobilisèrent derrière moi. Nous étions en surnombre mais il fallait qu'eux aussi je les protège. Mon dieu, j'étais dans une situation inextricable. Je jouai la carte de la sécurité et m'adressai directement en chuchotant à Princeton qui était juste derrière moi : « Appelez discrètement la police ». Il me fixa de ses grands yeux sombres interloqué. Question discrétion il faudrait repasser car musclor se rendit compte bien vite que nous mijotions quelque chose.

« C'est lui qui m'envoie ». Sa voix était aussi caverneuse que son apparence. Il s'approcha de nous et me fit face en quelques secondes.

« Je ne vois pas de quoi vous parlez » lui répondis-je sur la défensive tout en me postant juste devant mes étudiants en protection. Je réfléchissais vite à la meilleure façon de le neutraliser et analysais les différents points faibles de son apparence sur lesquels je pourrais m'appuyer pour le mettre à terre. Cela allait être compliqué...

« Mlle David on peut savoir ce qui se passe ? » C'était Diana qui avait parlé. Elle était encore plus idiote que je ne le pensais. Elle venait de me jeter dans la gueule du loup et tout cela simplement en prononçant mon nom.

L'homme qui me faisait face sourit et me prit par la gorge. Il me souleva de terre telle une minuscule brindille.


May It BeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant