32. Réflexion

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Soudain, les bureaux se mirent à bouger. L'enseignante me regarda, me croyant sûrement coupable. Infirmant son hypothèse, c'est toute la classe qui se mit à vibrer. Comprenant ce qui se passait, j'ignorai les protestations du professeur et m'élançai hors de la classe, ma Bible entre les doigts. Je n'essayai même pas d'atteindre mon dortoir, situé trois étages plus haut. C'était beaucoup trop dangereux, d'autant plus que le plancher continuait de bouger, ce qui m'inquiétait au plus haut point. Faute de peu de temps de réflexion, je risquai le tout pour le tout et sautai par la première fenêtre ouverte.

Heureusement pour moi, l'école était bordée d'un vaste terrain de gazon. Mon atterrissage dans l'herbe me soutira malgré tout un petit cri plaintif : mon bras droit avait encaissé tout le choc de l'impact. Je tentai de me relever, mais mon bras droit ne me serait désormais plus d'une grande aide. Je me roulai donc sur le dos dans le but de me relever sans l'aide de mes mains. La terre trembla encore une fois. J'entendis des hurlements en provenance de l'école et une autre pensionnaire sauter – au fait non, tomber - du quatrième étage. J'observai avec horreur sa longue chute qui prit fin lorsqu'elle percuta de plein fouet le toit de la porte d'entrée. Je détournai le regard, épouvantée, et me mis à courir à travers du terrain de soccer pour me trouver à bonne distance du pensionnat. Mon poignet me faisait horriblement souffrir, j'estimai l'os de ce dernier foulé – si ce n'était brisé – vu que je n'avais aucun contrôle sur les mouvements de ma main, qui avait l'air de vouloir partir de tous bords tous côtés. Une nouvelle secousse me projeta par terre. Je réussis à temps à me retourner sur le dos, question d'épargner mon autre main. C'est alors que j'entendis un grand craquement. Les fondations de l'école n'avaient pas été construites pour supporter tant de contraintes en même temps. Une longue fissure traversa le mur à ma grande frayeur et le bâtiment s'effondra sur lui-même.

C'estainsi que se conclurent mes quatre semaines d'internat.    

L'EnlèvementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant