3. Disparus

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Au début, l'école se déroula comme prévue. Mais après le dîner, la direction nous congédia à la maison. J'étais un peu anxieuse à l'idée de rentrer à la maison après tout ce qui s'était passé ce matin-là, mais heureuse malgré tout, étant donné qu'une secondaire 1 avait eu la brillante idée de verser son jus de raisin sur ma tête et mon chandail blanc pour que j'arrête de crier. Du coup, j'avais passé l'avant-midi maussade pour deux raisons. Je rentrai directement par la cour arrière pour atteindre ma chambre par la porte extérieure pour éviter le regard moqueur de mon frère. D'ailleurs, je voyais sa voiture et habituellement il n'était pas à la maison à une heure de l'après-midi... N'osant pas en apprendre plus sur le moment, je jetai mes affaires sur mon lit et ne me dirigeai vers la cuisine qu'à l'heure du souper. Personne. Je me mis à appeler partout et ne trouvant que les vêtements de Roy dans l'entrée, je l'appelai sur son cellulaire. Il l'avait laissé dans la poche de ses pantalons. Génial. J'essayai donc de joindre ma mère. Pas de réponse. Plus les minutes avançaient, plus je paniquais. À 19h, je finis par appeler au travail de ma mère. Une de ses collèges répondit :

- Oui bonjour?

- Oui, est-ce que ma mère est là?

Elle eut bien du mal à répondre ce qui suit.

- Votre mère a disparu, répondit-elle d'une toute petite voix.

- Disparue? répétai-je en fronçant les sourcils.

Oui, reprit-elle, elle entrait dans le bureau en même temps que moi quand à peu près 5 personnes, y compris ta mère, se sont mises à briller. La seconde d'après elles n'étaient plus là.

- Vous en êtes sûre? insistai-je en me rappelant les événements de la matinée dans l'autobus.

Je n'obtins pas de réponse distincte. Elle me promit de me tenir au courant et raccrocha le combiné.

Jene pouvais pas rester à la maison toute seule! Je finis par appeler le père deGina pour qu'il me laisse dormir chez lui en attendant que le gouvernementtrouve mon tuteur – ou les gens disparus. Je finis donc ma soirée à parler avecmon amie. Elle ne cessait de me parler des derniers ragots survenus à l'écolemais pour tout dire, je m'en fichais éperdument. N'importe qui de sensé auraitdeviné que j'étais inquiète à en avoir des palpitations. Ma seule famillevenait de se volatiliser, déjouant du même coup les lois scientifiques et de lagravité! Malheureusement, je n'étais pas chez la bonne personne pour pleurermon deuil tranquille. Gina ne se la ferma qu'à 2h du matin. Et encore... Elleronfla la majeure partie du temps où j'aurais pu pleurer en paix.     

L'EnlèvementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant