36. Porte ouverte

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Gina mit quelques secondes à répondre.

- Ah oui... Non, il n'y a jamais eu d'autres chrétiens, du moins, pas à ma connaissance. C'était un coup monté avec Derek pour qu'on puisse envoyer des gendarmes chez toi. Nous t'aurions demandé tes disponibilités au nom du nouvel élève, vous vous seriez rencontrés chez ton oncle pour une raison quelconque, tu aurais ouvert la porte et... voilà.

Je n'en revenais pas. Wow... au fond, c'était super que j'aie pu parler à Derek avant que cela se concrétise. Je devais d'ailleurs avoir l'air beaucoup plus heureuse que prévue parce que Gina demanda : « Tu ne nous en veux pas? »

- Bien sûr que non, au final ça n'a pas fonctionné! Cela ne fait que prouver que Dieu avait tout en contrôle... c'est incroyable. Incroyable!

Surprise par ma réponse, Gina continua à m'interroger pour une vingtaine de minutes. Je pus même lui communiquer le message de l'Évangile! Finalement, elle déclara qu'elle y penserait, ce qui me ravit tout de même. Elle m'accompagna même pour m'acheter des vêtements dans une boutique qu'elle connaissait non loin de là qui ne s'était pas écroulé et me paya un bandage pour soutenir mon poignet. Finalement, Gina devait retourner chez elle avant que son père s'inquiète. Elle m'étreignit tout émue et me souhaita bonne chance pour retrouver Derek et pour échapper aux autorités. Je la remerciai. Elle allait me quitter quand elle me confia soudain :

- Tu sais, il se peut très bien qu'on ne se revoie plus, et si jamais le contraire arrivait, je risque d'être soit ta meilleure amie, soit ta pire ennemie. Mais peu importe le cas, ne m'en veux pas. Tu as fait tout ce qu'une bonne amie pouvait faire pour moi. Je veux donc te donner ceci.

Elle me tendit son cellulaire.

- Je ne peux pas accepter.

- Et tu ne peux pas refuser non plus, c'est un cadeau. Tu peux le réinitialiser, je te remets aussi deux cartes de forfaits qui devraient te dépanner jusqu'au mois de janvier. Après cela, il ne te servira plus à grand-chose, mais j'espère que d'ici là il te sera utile. Pour ma sécurité et pour la tienne, ne m'appelle pas, d'accord?

Je hochaila tête, une boule dans la gorge. Je la regardai s'éloigner en courant pour nepas manquer l'autobus qui la conduirait jusqu'à chez elle. Je pleurais parceque, malgré tout cela, je ne souhaitais pas la revoir. Je savais que notrehistoire d'amitié finirait mal, que l'une de nous deux mourrait sans quel'autre puisse y faire quelque chose, voire même que l'autre provoquerait samort. Cependant, le doute s'installait en moi quant à qui de nous deux seraitla victime, car je n'étais plus sûre que ce ne fût que moi qui courais undanger.    

L'EnlèvementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant