101. Deux barreaux

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Je bondis à la fenêtre.

- Gina?

Je chuchotais car je ne tenais absolument pas à attirer l'attention de Gianita, encore moins celles de mes geôliers.

- Ça ne va pas la tête, de te promener dehors à cette heure?

- Je n'arrivais pas à dormir, se contenta de souffler Gina.

Hum, connaître son heure de décès 24 heures à l'avance pouvait effectuer faire fuir le sommeil.

- Comment as-tu réussi à sortir?

- Je ne dors pas dans une cellule.

Il fallait s'y attendre.

- Ton père n'a pas peur que tu t'enfuies?

- Je suppose que oui, mais il me connait assez pour savoir que je ne le ferai pas. Tu me laisses rentrer?

Je doutais que Gina fût suffisamment mince pour se faufiler entre deux barreaux mais elle en arracha un sous mes yeux ébahis. Même là encore, elle dût en arracher un deuxième pour se glisser dans le cachot sans un bruit.

- Laisse-moi deviner, tu fais des pompes pour passer le temps ou tu es espionne pour la CIA? plaisantai-je.

- Ni l'un ni l'autre, répondit-elle en souriant, le ciment qui les maintient en place est en train de s'émietter. Des météores sont tombés dans le coin, ça sent la pierre brûlée.

De mon point de vue, on ne voyait absolument rien, à peine si la fenêtre laissait entrevoir le ciel. Gina ne portait pas non plus la tenue de détenu. Présentement, elle était vêtue de jeans et d'une veste à fermeture éclair noire. Je ne comprenais pas. Son père avait donné le feu vert pour son exécution, ce qui n'était pas rien. Pourquoi continuait-il à la traiter comme une princesse? Sans soupçonner Gina, je pressentais que Néron Ricardo n'allait pas nous laisser nous en sortir aussi facilement. Je n'avais toutefois pas assez dormi pour tenter de démasquer son plan. Mieux valait profiter de l'arrivée de Gina. Celle-ci s'était assise sur mon lit, attendant que je la rejoigne.

- Qui sont-ils? chuchota-t-elle en pointant deux gendarmes postés devant la grille.

- Eux, très chère, sont la raison pour laquelle je ne peux pas flâner dehors autant que toi.

- Connais-tu leurs noms?

- Non, répondis-je un peu perdue, mon escorte personnelle dort présentement.

- Comment s'appellent-ils? insista Gina, ce qui me surprit.

- Euh, Padopoulos et Cardin.

Elle ouvrit des yeux ronds.

- Il est ici?

Elle semblait hors d'elle. Gina se leva brusquement et se rendit devant la grille. Je paniquai.

- Gina, reviens ici tout de suite! Tu n'es pas supposée être là, ne te fais pas repérer!

Heureusement,elle retrouve sa tête juste à temps pour se cacher d'un gardien qui passait parlà. Une fois suffisamment loin, mon amie ressurgit du coin du mur.

L'EnlèvementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant