119. La forme des détenus

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Je me glissai hors de mon cachot sur la pointe des pieds. Pour quelques secondes, le semblant de liberté me fit perdre mes moyens et je partis en gambadant dans le corridor, oubliant de compter les cellules avant ma destination! Je dus revenir sur mes pas pour recommencer ma marche, cette fois en comptant minutieusement mes pas. Huit portes plus loin, je me penchais afin de voir si je ne m'étais pas trompé de cachot (Cela peut sonner ridicule, mais compter jusqu'à huit peut être fastidieux quand on n'est pas au sommet de sa forme). Je fis le saut : Il n'y avait personne à l'intérieur. J'étais en train de me demander si Derek était en train de se faire exécuter quand je remarquai le lit sans drap. Je compris que je me tenais devant l'ancienne cellule de Bertrand. Une larme coula sur ma joue. Je détournai prestement le regard.

Malgré cette triste découverte, je n'avais toujours pas trouvé Derek. J'étais bien au bon endroit... Soudain, cela me revint. Derek se trouvait dans la cellule d'en face. Fébrile, je rentrai la clé dans la serrure et me glissai à l'intérieur en tremblant de tous mes membres. Se réveillerait-il seulement? Je m'assis doucement à côté de son oreiller et l'observai dormir. Ses cheveux en bataille lui tombaient sur les paupières. Sa respiration était haletante et il se retournait frénétiquement sur le matelas. Effrayée de le voir ainsi, je lui pris l'épaule.

- Derek? Réveille-toi! chuchotai-je.

Il ne réagit pas tout de suite, mais il empoigna brusquement ma main en ouvrant les yeux. Je retins de justesse un cri.

- Derek? C'est moi!

Il me reconnut immédiatement, parce qu'il desserra sa poigne sur mes doigts et il respirait déjà plus lentement.

- Axandria? C'est déjà l'heure?

Cette question me heurta de plein fouet. Ma voix trembla :

- Non... pas encore. Gina était venue me voir mais elle s'est endormie. Je lui ai pris les clés de Jacob et je suis venue te voir.

Je passai ma main dans ses cheveux emmêlés. Des touffes entières se détachaient de sa tête. Loin de m'inquiéter, cela me rassura, comme la même chose m'arrivait depuis peu. Le sort des sous-alimentés.

- Donc, elle était là quand on chantait? Elle a dû avoir un méchant choc! 

L'EnlèvementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant