43. Premier

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Je me réveillai dans une petite chambre sombre. Il me fallut plusieurs minutes pour me souvenir où j'étais. J'entrouvris le store. La fenêtre donnait sur d'autres immeubles. Le soleil brillait fort et haut : il devait être aux alentours de midi.

Au pied du lit sur lequel on m'avait étendu, il y avait un linge propre posé sur une cuvette d'eau tiède. Je verrouillai la porte et fit ma toilette. Mon sac mauve étant aussi au pied du lit, j'en profitai pour me changer. C'est alors que je remarquai que mes plaies avaient été nettoyées et soignées. J'allai me regarder dans le miroir. J'avais un pansement sur le front et une ecchymose là où le kidnappeur m'avait frappée. Ma main droite était terriblement enflée, mais elle semblait beaucoup moins douloureuse que hier. Un nouveau bandage maintenait mon poignet en place. Je fouillai dans mon sac pour un peigne et une brosse, mais je n'avais ni l'un ni l'autre. Je décidai donc de sortir de la chambre pour descendre aller voir les autres dans le dépanneur. Jacques m'aperçut le premier.

- Hé! Heureux de te voir sur deux pieds!

Derek et un autre employé applaudirent à ses propos. Il n'y avait pas de clients dans le dépanneur.

- Cela dit, tu peux t'installer dans ma chambre, je dormirai en bas avec Bertrand, proposa Jacques.

Ledit Bertrand se contenta de me faire signe de la main pour que je puisse mettre un visage à son nom. Derek m'apprit plus tard qu'il était muet de naissance.

- Merci beaucoup, c'est très gentil à vous.

- Tout le plaisir est pour nous, voyons! Allez, remonte en haut avant qu'un client entre et te voit!

- En passant, je me demandais si vous aviez une brosse ou un peigne.

- Ça devrait être sur ma table de nuit, tu peux les utiliser. Et pas besoin de me vouvoyer! Derek, va donc en haut avec elle, je pense qu'un mois sans vous voir, ça se rattrape!

Jeretournai donc en haut prendre de quoi me coiffer et me rendit dans le salon oùm'attendait Derek. Nous ne dîmes rien pendant quelques minutes, temps que jeconsacrai à démêler mes cheveux, qui avaient considérablement poussés, et à mefaire une tresse. Quand j'eus terminé, il s'éclaircit la gorge et medemanda : « Alors, je suppose que je vais parler en premier... » 

L'EnlèvementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant