L'Enlèvement

108. Une personne spéciale

- Qu'est-ce qui s'est passé? Je t'ai entendu t'égosiller d'ici.

- Gina n'est pas morte.

Je lui saisis le bras et l'entraînai vers l'intérieur. Derek ne lâcha pas le morceau.

- Tu en es sûre?

- Oui. C'était ma compagne de cellule. Je l'ai reconnue grâce à ses brûlures sur ses mains et ses pieds. Le sac de toile sur la tête, c'était juste pour nous tromper.

Je n'en revenais toujours pas. Je n'avais pas eu le temps de lui dire adieu en bonne et due forme. Je n'avais pas eu l'occasion de lui raconter l'histoire de Gina et Jacob. J'étais toute seule dans ma cellule désormais, à moins qu'une autre malheureuse arrivât au centre de détention et fût assigné dans mon cachot.

Après avoir reconduit Derek à sa cellule, je me mettais en route pour trouver la mienne quand je fus interceptée par un gendarme. Ce très cher Jacob Cardin.

- Suis-moi, m'ordonna-t-il en empruntant une autre direction.

- C'est presque le couvre-feu, protestai-je.

- Tu n'auras pas d'ennuis, promis.

Je lui suivis d'un pas hésitant. Il m'entraînait dans des recoins de la prison où je n'avais jamais posé les pieds. Nous ne rencontrâmes personne sur notre chemin, pas même des gendarmes. Finalement, Jacob ouvrit une porte et me poussa littéralement à l'intérieur.

Déjà, le fait que cette pièce eût une porte et non une grille la rendait nettement plus spéciale que les autres. La personne assise à l'intérieur aussi était spéciale, car ce n'était nulle autre que Gina. Mon visage dut rapidement changer d'expression, considérant le fait que mon amie se redressa d'un bond, les bras tendus vers l'avant, d'un air suppliant.

- Je t'en prie écoute-moi jusqu'à la fin je te garantis que je n'y suis pour rien.

Les muscles de ma mâchoire se détendirent, mais je décidai d'entendre l'histoire avant de fonder mon idée sur sa personne. Sans attendre d'invitation, je m'étendis sur le sofa pour écouter confortablement son récit des derniers événements, une grimace de lassitude aux lèvres.