57. Les sauvés

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Elle avait abrité environ 20 000 personnes dans sa période avant-Enlèvement. Désormais, les restes de la ville servaient de refuge à près de 3000 chrétiens.

Les chrétiens établis là n'avaient presque pas touché aux structures d'immeuble. Les seuls efforts de reconstruction possible à noter étaient les piles de décombre qui nous bloquaient l'accès à la ville. Jacques s'indigna tout haut.

- Il y a intérêt à avoir un chrétien dans les parages parce que je ne compte pas escalader ces ruines en transportant toutes ces boîtes!

Fort heureusement, un comité d'accueil se fit apercevoir à peine 1 minute après que Jacques se soit tu.

Un homme imposant descendit habilement la pile de gravas pour se poster sous la fenêtre. Jacques descendit la vitre pour l'aborder.

- Dites, comment je rentre?

- Contourner la ville par la droite. Vous finirez par trouver une ouverture juste assez grande pour votre camion.

- Merci!

Le camion emprunta le chemin mentionné – qui n'en était pas vraiment un puisqu'il s'agissait simplement de hautes herbes aplaties le long des collines de ciment. Au bout de longues minutes, Jacques distingua enfin ce que l'homme lui avait décrit.

- Parfait! Les amis, on y va! s'écria Jacques en tournant le volant.

Nous pénétrâmes finalement vers notre ville – la ville des sauvés (dans les deux sens du terme). Le comité d'accueil que nous avions aperçu à notre arrivée avait entretemps eu le temps de se rendre à notre position. En nous faisant signe de les suivre, ils démarrèrent une semi-remorque et s'engagèrent sur une artère principale. Nous les suivîmes.

Aubout d'une quinzaine de minutes, nous nous arrêtâmes devant un triplex debrique rouge encore debout. Le lierre avait poussé sur sa façade et la porte defer forgé était rouillée par endroit mais sinon, elle semblait en bon état.Ravie par son allure champêtre, j'aurais bondi hors de la voiture si la portièren'avait pas été verrouillée. Je dus donc attendre que Jacques lève les verrous.L'après-midi était à peine entamé que nous étions déjà installés dans nosappartements. Je dis nos parce que, naturellement, il y avait tellement deplace que nous étions en mesure d'occuper tout le petit immeuble à nousquatre. Le rez-de-chaussée faisaitoffice de dépanneur, le sous-sol était pour moi, le premier étage, le seulniveau à comporter deux chambres, pour Pierre et Bertrand, Derek régnait sur ledeuxième étage. Nous étions prêts pour un nouveau départ.

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