7. Crise d'angoisse

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Le lendemain de l'annonce, j'étais devant la télévision. J'avais de l'école, mais mon oncle avait consenti à motiver mon absence. J'étais profondément troublée par le nouveau projet de loi. Il avait créé un véritable raz-de-marée : pas plus tard qu'au journal télévisé de 22h, plusieurs députés au fédéral annonçaient leur démission. Sur les réseaux sociaux, les célébrités comme les gens ordinaires s'étaient livrés une guerre sans merci pour ou contre le projet de loi.

J'étais tourmentée par mon sort. Qu'allais-je devenir? Mon oncle avait six mois pour trouver une solution, sinon nous allions tous deux nous retrouver dans de sérieux ennuis jusqu'au cou. Il n'y avait rien à faire. En Espagne et en Grèce, le parti néo-nazi gagnait de plus en plus le support et la confiance du peuple. Aux États-Unis, le président avait fait retirer la devise « In God we trust » de tous les nouveaux billets émis pour la remplacer par « In ourselves we believe ». La Chine s'apprêtait à envoyer 10 000 soldats au Mexique pour supporter la révolte communiste. Puis il y avait le Canada, qui avait toujours vécu dans l'ombre de son voisin du Sud, qui tenait à imposer le mouvement en tant que puissance réprimant le mouvement chrétien, particulièrement évangélique, car il prônait beaucoup moins les rites et traditions, mais plutôt un mode de vie. De quoi me faire perdre tous mes moyens.

J'étais là, couchée sur le divan, serrant le coussin le plus fort que je le pouvais, tentant d'étouffer mes craintes, extériorisant ma colère en sanglotant repliée sur moi-même. Je gémissais, je me lamentais, je me plaignais, je me fâchais et ma frustration grandissait de façon exponentielle, au point que j'avais même peur de mon ombre. Je finis par m'endormir sur le divan, en boule, avec la télévision allumée.

Quandje me réveillai, ma colère s'était dissipée. Soulagée par ce revirement de situation,je me mis à prier intensément pour me fortifier. C'est cet événement singulierqui me fit comprendre une chose toute simple : Même si j'avais parfoisl'impression d'être seule et désemparée, ce n'était pas le cas. J'étaisbeaucoup plus forte que tous les régiments canadiens réunis parce que j'étaischrétienne, tout simplement.     

L'EnlèvementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant