Je débouchai sur le jardin, où il n'y avait personne. J'entendais les gendarmes ayant mis le feu au dépanneur. Mes yeux me brûlaient encore et la chaleur que les flammes dégageaient se rendaient jusqu'à moi. Un premier point positif dans cette histoire.
Je restai quelques minutes tout près des briques, puis finis par m'éloigner. Mon pressentiment était justifié : Les briques noircissaient à vue d'œil, et bientôt le feu léchait le toit de ses flammes ardentes. Ne voulant pas assister à ce spectacle, je m'enfonçai dans le jardin, où nous avions fait cultiver des plants de tomates, de concombres, de carottes et de pommes de terre durant la saison chaude. Je le traversai sans m'arrêter sur les tiges mortes emprisonnées sous la glace et pénétrai dans l'abri que Bertrand avait construit. Il restait encore quelques pots en fer blanc remplis d'eau et de vivres. Je me saisis d'une branche et l'enflammai sur la brique. Mon feu ainsi fait, je mis l'eau à bouillir et préparai une soupe avec les restants que je trouvai sur les étagères de l'abri. Je la bus en observant du coin de l'œil l'immeuble flamber avec mes quatre amis coincés à l'intérieur. Quand je me résolus à partir pour de bon, j'éteignis le feu, versai ma soupe dans un thermos et me rendit dans la rue. Je pensai sérieusement à rebrousser chemin et à me terrer avec les autres dans le sous-sol à la vue des épieux et des flèches dont les gendarmes transperçaient le corps des chrétiens à proximité d'eux. Je pris une grande respiration. Il fallait que je sois forte, ne serait-ce que pour toutes ces personnes apeurées. Je me frayai un chemin à travers la foule, évitant les missiles enflammés et esquivant les cadavres étendus sur le sol jusqu'au barrage de voitures de patrouille. Soudain, je trébuchai et m'étalai de tout mon long sur un corps. Épouvantée, je m'empressai de rouler sur le côté mais je me retrouvai nez à nez avec un autre cadavre. Ses yeux grands ouverts me glacèrent le sang. Je poussai un cri si aigu que l'agitation autour de moi cessa pour un moment avant de reprendre de plus belle. Cela n'avait aucune importance. Le regard éteint de la personne devant moi était celui de Jacques.
VOUS LISEZ
L'Enlèvement
Espiritual**Aussi disponible sur Amazon** Axandria Monsigny, 16 ans, voit sa famille et son meilleur ami disparaître, demeurant seule sur Terre. Elle vit donc l'Apocalypse avec les nouveaux amis qu'elle se fait en cours de route et explore les croyances que l...
