24. Plan B

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Heureusement, le reste de la nuit se passa sans encombre et nous pûmes reprendre notre route de jour pour le temps qu'il nous faudrait pour traverser. Derek estimait que nous avions mal calculé le temps qu'il nous faudrait pour sortir de la forêt et prédisait que nous serions à découvert dès le lendemain, ce qui était bien dans un sens. D'un autre côté, cela voulait dire que nous serions en mauvaise posture plus rapidement que prévu. Pour me donner du courage, je psalmodiais des versets de la Bible, appris quelques semaines plus tôt.

À la fin de la journée, nous nous assîmes sur un banc camouflé par des saules pour discuter plan B. Nous nous entendions pour dire qu'il nous fallait trouver d'autres chrétiens avec qui poursuivre la route ou du moins, d'autres arrêts sécuritaires.

- Je ne vois pas pourquoi on s'est compliqué autant la vie, on n'a qu'à appeler un taxi jusqu'au centre-ville, fis-je remarquer.

Derek n'était pas emballé par l'idée.

- Quand même, c'est beaucoup trop risqué. Si les taxis de la ville se sont fait demander de vérifier l'index des passagers?

- On dira qu'on est mineurs.

- Il demandera nos papiers ou une carte d'identité et je ne peux montrer ni l'un ni l'autre.

Zut alors, c'est vrai. Je soupirai de frustration.

- Une chose est sûre, on ne peut pas être des randonneurs éternellement.

Je me rappelai soudain de quelque chose.

- Hé, est-ce que Gina t'a déjà dit finalement c'était qui l'autre chrétien qu'elle connaissait excluant moi et « toi » (j'insistai sur le toi avec mes doigts placés en guillemets au-dessus de ma tête)?

Mon compagnon de voyage me regarda drôlement en fronçant les sourcils sous l'effort que son cerveau faisait pour lier ce que je venais de dire à sa mémoire. Le traitement d'information ne semblait pas avoir été concluant parce qu'il se contenta de hocher les épaules.

- Je n'en sais rien, j'imagine que je suis parti trop vite pour en entendre parler.

Il me vit ensuite frissonner un bon coup. La nuit s'annonçait fraîche et longue. Mes vêtements venaient à peine de sécher.

- Allez, on va trouver un endroit pour dormir.

- Non, dormons ici plutôt. Il y a deux bancs, je dormirai sur l'autre.

Nousfîmes ainsi.    

L'EnlèvementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant