5. Parrain, oncle, tuteur

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Je me rendis chez mon parrain, et sonnai. À ma grande surprise, il ouvrit. Je m'installai sur le canapé et je l'écoutai me raconter ses tourments. Il semblait très troublé de ce qui s'était produit ces derniers jours. Il n'arrivait pas à se pardonner d'être encore sur Terre alors que sa femme, ses frères et sœurs, ses parents et la plupart de ses amis étaient tous partis, surtout que lui aussi fréquentait l'église. Je me sentais mal pour lui mais je ne savais pas vraiment quoi lui dire pour le consoler. D'après ma lecture matinale, ça ne faisait que commencer, et le temps me donna raison.

Mon parrain, qui était aussi mon oncle, était mon tuteur. Vous savez, quand vos parents sont morts (ou inaptes à s'occuper de vous), vous avez quelqu'un qui a été légalement désigné pour s'occuper de vous. Je vécus donc chez lui à partir de ce jour. Il devint le père que je n'avais jamais eu et il me considérait comme sa fille.

Je continuais à fréquenter l'école, mais la disparition de Joe me troublait au point que j'en mis ma réputation de côté. Gina m'en voulut et me méprisa mais qu'importe : j'avais d'autres chats à fouetter. Je tentai de prendre contact avec la famille de Joe mais, sans grande surprise, tous ses membres avaient disparu. Néanmoins, cela me réconforta parce qu'au moins, aucun d'entre eux ne connaîtrait la solitude que j'avais ressentie les jours suivant la disparition de ma famille. Dans ma prière, ce soir-là, je remerciai Dieu d'avoir laissé mon oncle ici-bas – même si ce n'était pas une si bonne nouvelle, au fond.

Les ennuis commencèrent quand mon oncle et moi nous convertîmes. À ce moment-là, la plupart couraient les églises, et les « vétérans » comme on appelait les chrétiens demeurés sur Terre devenaient pasteurs par centaines.Malheureusement, comme annoncé dans la Bible, la majorité des gens s'opposaient à ce mouvement, et le 31 octobre arriva. 

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