75. Actions de grâces

42 6 0
                                    

- Je suis désolée d'être arrivé en retard mais il faut que je vous raconte ce qui s'est passé en chemin. Je marchais pour me rendre ici quand j'ai entendu du bruit. Je me suis arrêté au milieu de la rue pour tenter de voir si quelqu'un d'autre était dans la rue mais ce n'était pas le cas. J'ai donc repris ma marche. Il ne me restait que quelques dizaines de mètres à franchir quand j'eus l'impression d'entendre des gloussements. Je me suis retournée et j'ai vu une vague de poules déferler vers moi. Ils y en avaient tellement, c'est incroyable!

Je vis plusieurs personnes assises près de la sortie se lever pour sortir. Ils revinrent ébahis, les pieds couverts de plume. Un enfant était allé jusqu'à en prendre dans ses mains. La poule se laissa faire. Le pasteur remercia le témoin et prit son micro pour demander l'ordre dans la salle. Ensuite il me redonna le micro pour continuer l'adoration. Après deux autres chants, j'arrêtai la louange.

- Je crois que nous devrions rendre grâce pour ces poulets. Nous savons tous que nous sommes en situation précaire présentement et je crois que ces poules sont la réponse à nos prières. J'inviterais le pasteur à venir prier pour l'assemblée.

Le pasteur confus monta une nouvelle fois sur le podium, prit le micro que je lui tendais et pria. À la fin de sa prière, les gens applaudirent.

Une fois le service terminé, le pasteur vint me trouver.

- Tu t'y connais en poulets?

- ... Non, répondis-je, un peu surprise par la question.

- Tu m'as tout de même l'air sage. Que devrions-nous faire avec toutes ces volailles?

J'y réfléchis quelques secondes.

- Je crois qu'un poulet devrait pouvoir nourrir une famille ou quatre personnes adultes, donc on devrait se les partager ainsi.

Le pasteur parut satisfait de ma réponse, car il partit chercher les membres du conseil.

Je ne vis Derek, Jacques et Bertrand qu'une fois sortie dehors. Ils s'amusaient à débattre sur le meilleur poulet à ramener à la maison. Je trouvais cette discussion assez cocasse et puérile merci, considérant que l'un de nous devait la déplumer, vider, nettoyer, assaisonner et cuire une fois rentrés. Quand je le leur fis remarquer, ils firent la moue, ce qui me fit rire.

Finalement,nous attendîmes que toutes les familles avec des enfants fussent parties avecleur repas pour prendre une volaille. Au final, les trois hommes m'aidèrent àpréparer le poulet. 

L'EnlèvementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant