• chapitre huit •

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La jeune femme rangea ses clés de voiture dans la poche de sa veste et se dirigea vers le bâtiment qu'elle commençait à connaître désormais. Elle entra dans la salle d'attente et s'attacha les cheveux, les yeux rivés sur le mur face à elle. Quelques cadres décoraient l'endroit. L'ambiance était plutôt zen, relaxante. Peut-être un peu trop pour Ava. Elle avait l'habitude de l'action, des moments d'adrénaline, de tensions et de stress. Ici, c'était bien différent.

La porte à sa gauche s'ouvrit quelques instants plus tard. Sa psychologue lui fit face, ses lunettes sur le bout du nez. Elle incita Ava à entrer et à s'installer tandis qu'elle rangeait quelques papiers. Ava se demandait pourquoi elle travaillait si tôt. Il n'était que huit heures. La plupart des entreprises, des cabinets ouvraient à neuf heures si ce n'est plus.


« Alors, qu'avez-vous de beau à me raconter aujourd'hui ?

J'ai eu mes anciens collègues hier soir au téléphone.

Et alors ? Toujours aussi nulles au poker ?

J'en ai aucune idée. Certainement, répondit-elle. Ça m'a fait du bien de leur parler, de les entendre.

J'imagine.

J'ai voulu aller à un groupe de parole, avoua-t-elle subitement. J'y étais. Je ne comptais pas parler, juste écouter. La psychologue hocha la tête, écrivant quelque chose sur son bloc-notes tout en écoutant la brune. J'étais là parmi ces gens et un de mes collègues est arrivé. J'ai pris mes jambes à mon cou et je suis partie.

Pourquoi ?

Vous savez à quel point j'ai du mal à vous parler de tout ce qui est arrivé, rappela-t-elle. Alors me rendre à une réunion d'un groupe de parole, c'était encore plus difficile. Mais affronter le regard de l'un de mes collègues, qu'il comprenne le pourquoi du comment j'en suis arrivée là aujourd'hui, je ne veux pas.

Vous avez honte ? Demanda-t-elle en relevant le visage vers la jeune policière.

C'est juste que je ne veux pas de la pitié des gens. Je sais que c'est ce qu'il se passe quand les gens apprennent la vérité. J'en ai marre de voir ces regards de pitié, de voir les gens me dévisager, parler de moi en essayant d'être discret. Je ne veux pas qu'on me prenne pour une victime.

Mais vous en êtes une, Ava.

Non, je ne le suis pas. Je suis juste un dommage collatéral.

C'est ce que vous pensez ? »


C'était bel et bien le cas. Elle se disait qu'elle n'avait pas été blessée physiquement, qu'elle n'était pas non plus morte, alors comme ce n'était pas le cas, elle n'était pas une victime. Elle ne faisait pas partie de ces nombreuses victimes qu'elle avait pu croiser depuis qu'elle s'était engagée ou depuis qu'elle était devenue flic. Elle se considérait comme un dommage collatéral, parce qu'elle souffrait alors qu'il ne lui était rien arrivé.

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