• chapitre vingt-neuf •

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Après avoir dormi sept heures, nous avons repris la route pour arriver à Baltimore à quatorze heures. Je suis rarement venue ici. Seulement deux ou trois fois pour des repas de famille ou des occasions bien spéciales comme Noël par exemple. C'est étrange d'être ici, surtout sans Julian. Je suis un peu perdue dans cette ville dans laquelle je n'ai marché que peu de fois.


« Je serai au café d'à côté. Prends le temps qu'il te faut. »


Je hoche la tête tandis que Tommy se dirige vers le café à quelques pas de là. J'avance dans la rue, puis tourne à gauche pour découvrir une porte en ferraille que je pousse sans attendre une seconde. Même si ma démarche semble affirmée, je suis morte de peur intérieurement. Je n'ai jamais aimé les cimetières. J'ai toujours trouvé cela étrange d'enterrer les morts dans la ville, de les regrouper tous au même endroit. C'est si impersonnel.

J'avance dans l'allée et cherche la pierre tombale pour laquelle je suis ici, à Baltimore. Il me faut plusieurs minutes pour la trouver. Elle est semblable aux autres. Le nom entier est inscrit sur le marbre gris. Julian Noah Silver. Ses dates de naissance ainsi que de mort se trouvent juste en dessous de ces écrits. J'ai encore du mal à croire qu'il n'est plus là, que cela fait déjà six mois, presque sept, qu'il nous a quitté. Parfois, j'ai l'impression qu'il va revenir, ouvrir la porte de l'appartement en apportant des viennoiseries dont il raffole et que la vie reprendra son cours. Mais ce n'est qu'un rêve.

Je m'agenouille et dépose le cactus que j'ai acheté à un fleuriste sur la route. Julian détestait les fleurs. Ce serait stupide d'en apporter alors qu'il n'aimait pas ça. Il disait que c'était trop d'attention, qu'il fallait les mettre au soleil, leur donner de l'eau alors qu'un cactus, c'était plus simple. Tu l'achètes, le mets devant ta fenêtre et lui donne à boire une fois tous les mois. Ce n'était pas difficile.


« Salut, Julian. C'est moi, Ava. Non, tu ne rêves pas. Je suis bien là alors que je ne suis jamais venue, alors que je n'ai pas assisté à l'enterrement. Je mérite des claques, non ? Je ne sais même pas pourquoi je te le demande, parce que tu ne me répondras pas. C'est complètement idiot. Tout semble idiot depuis plusieurs mois maintenant. »


J'ai l'impression d'être une folle à parler au milieu de toutes ces pierres tombales. Je parle dans le vide, en espérant avoir une réponse qui n'arrivera jamais.


« J'ai eu Michael au téléphone il y a quelques jours. Il rentre avec toute l'équipe dans deux semaines. J'ai hâte de tous les revoir. Quand je suis avec eux, j'ai l'impression que tu es encore là, que tout est comme avant. Je sais que rien ne pourra être comme auparavant, mais ça fait du bien. Sans Michael, je ne sais pas où j'en serais aujourd'hui. Sûrement en train de noyer ma peine, de me renfermer sur moi. »

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