• chapitre trente-sept •

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Le temps est passé. Les jours ont filé et me voilà en direction de Baltimore. Tommy revient aujourd'hui travailler alors Crowley m'a donné mes jours de congé. Me voilà donc dans un avion pour deux heures de route. Je crois bien que ce sont les cent vingt minutes les plus longues de ma vie. Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre. Comment cela va-t-il se passer ? Personne n'est au courant de mon petit voyage. Depuis la semaine dernière, je n'ai pas repris contact avec mes parents ou Olivia. J'ai besoin de temps. Je ne sais pas si je pourrais les pardonner de m'avoir caché ce secret aussi longtemps. Seul Crowley est au courant de la situation. Du moins, rapidement.

Je n'ai pas arrêté pendant ces deux heures de réfléchir à ce que j'allais pouvoir dire. Je n'ai pas prévenu les parents de Julian que je venais alors je sens que la situation risque d'être gênante et surtout tendue. Je ne me vois pas sonner à la porte avec un grand sourire et leur lancer un « Salut Shantel ! Comment ça va ? » Définitivement pas. Alors j'ai réfléchi à mille et une façons de me présenter à eux, mais aucune ne me convient. En existe-t-il une au moins ?

L'avion finit par se poser au sol et il faut bien cinq longues minutes pour que tout le monde descende. Je rejoins tranquillement l'endroit où nous récupérons les bagages. Pas besoin de se presser, il faut toujours attendre un moment pour voir les valises et sacs arriver.

Tout un petit attroupement s'est déjà formé autour des tapis roulants. Après quelques minutes d'attente, je vois mon sac arriver. Pas besoin d'hésiter, je reconnaîtrais mon bien en une fraction de seconde. Il n'existe pas deux sacs comme celui-ci. Fatigué par le temps, il est pas mal abîmé et de nombreuses inscriptions sont inscrites dessus. Il date de l'époque du lycée et je l'emporte partout avec moi lorsque je pars en voyage.

Une fois mon sac récupéré, je sors de l'aéroport. Je marche jusqu'à l'endroit où tous les taxis s'arrêtent pour prendre des passagers. Je patiente une petite minute avant qu'une voiture jaune stationne devant moi. Je monte à l'intérieur, saluant l'homme probablement âgé de la quarantaine. Je lui indique l'endroit où je souhaite me rendre et il démarre.

Grâce à ma mémoire et quelques recherches sur internet, j'ai retrouvé l'adresse exacte où les parents de Julian vivent. Je me rappelais de la petite maison charmante où je me suis rendue quelques fois et d'une partie du trajet à partir de l'aéroport. Ensuite, Google Maps a fait son travail et j'ai reconnu la maison sur l'écran.

Nous traversons la ville pour finalement arriver dans l'agglomération. Je reconnais le style des maisons du quartier. Toutes sont presque semblables. Seules quelques différences par-ci par-là les différencient.

Le taxi s'arrête devant une maison du quartier. Je reconnais les volets bleus pétants qui m'ont tant paru étranges la première fois que je suis venue ici. Je récupère mon sac et paye le chauffeur qui ne perd pas une seconde à repartir, me laissant seule devant cette maison qui me paraît bien plus effrayante que n'importe quelle autre chose au monde. J'ai l'impression de revenir plusieurs mois plus tôt, lorsque je suis arrivée devant le district et que j'hésitais à entrer. Seulement, aujourd'hui, Tyler n'est pas là pour m'aider à entrer. Seule ma petite personne peut le faire.

BATTLEFIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant