• chapitre quatorze •

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« Vous vous croyez différente ?

On est tout différent, non ? C'était plutôt une question rhétorique. Quand j'étais petite, j'étais comme la plupart des petites filles de mon âge. J'aimais jouer, faire de la pâte à modeler et j'espérais rencontrer le prince charmant. J'étais une enfant parmi tant d'autres. Aujourd'hui, je ne crois pas que je me fonds dans la masse. Je ne suis pas comme les femmes de mon âge, du moins, c'est l'impression que j'ai.

Et qu'est-ce que vous ressentez ?

Je n'aime pas ça, répondit-elle du tac au tac. Adolescente, j'adorais être au centre de l'attention, faire mon petit numéro, mais aujourd'hui, c'est tout ce que je déteste. Je veux simplement être une femme comme une autre, passer inaperçue. »


Parfois, elle se demande ce qu'aurait pensé la Ava âgée de 17 ans de la personne qu'elle est aujourd'hui. Comment avait-elle pu autant changer ? Elle aimait sortir, faire la fête, s'amuser, faire le clown... Et maintenant, ce sont des choses qu'elle n'apprécie plus. Elle déteste être au centre de l'attention peut-être parce que les personnes sont plus susceptibles de lui poser des questions et c'est ce quelle redoute aujourd'hui.


« Ava, les événements que tu as traversés ne te définissent pas tout comme ton passé. Tu peux être qui tu veux, faire ce que tu désires, mais tu ne dois surtout pas te limiter à certaines choses à cause de ce qui s'est passé. Tu as le droit au bonheur, à être la personne que tu désires.

Je ne le mérite pas, déclara-t-elle en plongeant son regard dans celui de sa psychologue.

Pourquoi ?

C'est de ma faute. Tout est de ma faute.

Ça ne l'est pas, Ava et si quelqu'un te dit le contraire, il se trompe. Tu n'as pas tué, Julian.

C'est tout comme.

Vous étiez sur le terrain, tout pouvait arriver et vous le saviez, annonça la femme en posant son stylo. Tu m'as dit pendant les premières séances que tu savais pour quoi tu signais, tu connaissais les risques. Tu savais que ça pouvait arriver. Rien n'est de ta faute, Ava.

Je ne suis pas certaine de pouvoir continuer.

Continuer quoi ?

De vivre sans lui, elle passa sa main sur son visage, soufflant. On a passé quatre ans ensemble. On s'est sauvé mutuellement un nombre incalculable de fois. On se protégeait constamment et vous savez, je crois que c'est la seule personne qui m'a réellement comprise. Elle avala difficilement sa salive. Je l'aimais tellement. Je pensais vraiment que ce serait lui, qu'il serait l'homme de ma vie, qu'on vieillirait ensemble.

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