• chapitre trois •

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Le lac s'étend à perte de vue

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Le lac s'étend à perte de vue. Assise sur l'herbe auprès de toute ma famille, mes cousins, mes oncles, mes tantes, je ne parviens pas à garder l'esprit totalement clair. J'ai toujours cette petite partie dans ma tête qui pense aux instants sur le terrain. Ça me suit, me traque sans que je puisse y faire quelque chose.

Je termine mon verre et me lève pour rejoindre le bord du lac. J'ai passé tellement de weekends ici avec ma famille. C'est ici qu'on venait pique-niquer tous les étés lorsque le soleil était au rendez-vous. L'endroit est magnifique, on peut se baigner et il y a même des jeux pour les plus jeunes.

Je tourne la tête lorsque je vois une ombre s'approcher. L'un de mes oncles se tient debout près de moi. Face au lac, aucun de nous ne dit un mot pendant plusieurs minutes.


« Je suis content de t'avoir à nos côtés.

Je le sais.

Je ne te ferais pas la morale comme tous les autres, ne t'inquiètes pas, un petit rire s'échappe de mes lèvres.

Je le sais aussi ça.

Juste, ne sois pas aussi dure avec les autres et envers toi-même. Ils ne comprennent pas ce que tu ressens, ce que tu es en train de vivre, mais ils essayent de tout leur cœur de t'aider comme ils le peuvent.

Comment tu as fait ? Demandai-je.

Je me suis raccroché à ce que j'avais de plus cher. Lorsque les choses allaient mal, j'allais vers mes proches et j'en parlais.

Comment tu as fait pour que les cauchemars disparaissent ?

Il n'y a pas de remède miracle, ma grande, annonça-t-il. Le temps fait sa part du travail. Le reste, ce n'est qu'un travail sur toi-même. »


Il est la seule personne sur laquelle je peux réellement compter en ce moment. Pas que ce ne soit pas le cas avec le reste de ma famille, mais c'est juste que lui, il me comprend. Il y arrive parce qu'il a aussi vécu ce que je suis en train de vivre. Il a été militaire pendant dix ans avant de mettre fin à sa carrière. Il a eu tous ces cauchemars, ces impressions d'être suivi, d'être de retour sur le terrain alors qu'il est chez lui, dans sa maison, entouré de ceux qu'il aime du plus profond de son cœur.

Je sais qu'avec lui, je peux parler de totalement tout. Il ne me jugera pas parce qu'il me comprend. Il ne fera aucune remarque, ne tentera pas de me convaincre de quelque chose. Il m'écoutera simplement et me dira comment il a vécu cette expérience il y a quelques années.


« J'ai cette offre de boulot et je ne sais pas du tout quoi faire.

Qu'est ce que c'est ?

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