• chapitre trente-trois •

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Je termine de rédiger mon rapport et jette un coup d'œil à ma montre

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Je termine de rédiger mon rapport et jette un coup d'œil à ma montre. La journée se termine. Seulement je dois aller au stand de tir après le travail. On doit tous y aller tous les six mois pour s'entraîner et c'est mon tour. Si j'ai bien entendu, Laurel y sera aussi. Enfin, je crois. Lorsque dix-huit heures trente sonne, je quitte mon bureau et enfile ma veste. Attrapant mon sac d'une main, je mets mon téléphone dans ma poche arrière de jean.

Je salue l'équipe qui ne va pas tarder à y aller et descends au rez-de-chaussée où je croise Ruth toujours derrière son comptoir. Je lui dis au revoir d'un geste de la main et rejoins ma voiture qui est garée sur le parking réservé au personnel. Il me faut bien vingt minutes pour arriver au stand de tir à cause de la circulation.

C'est seulement la troisième fois que je viens ici. Les deux autres fois étaient lors des tests que j'avais à passer pour entrer dans la police. Je me présente à l'accueil et je vais chercher le matériel dont le casque anti-bruit, les lunettes et le gilet pare-balles. Je m'installe en prenant tout mon temps, puis je sors mon arme de son étui que je charge.

La silhouette d'un homme à une vingtaine de mètres de moi est encore vierge. Aucun trou fait par une balle. Tirer sur une personne qui n'existe pas est bien plus facile que sur un humain. Ici, il n'y a pas la pression, les cris, l'agitation. C'est juste toi, ton fusil et une cible qui ne souffrira pas à l'impact de la balle. C'est tellement plus facile.

Bien stable sur mes appuis, je lève mon arme, puis vise et tire. En plein dans le cœur. Cela aurait été une vraie personne, elle serait morte sur le coup, mais ici, ce n'est pas la réalité. Je vide mon chargeur sur la cible, puis pose mon arme sur le rebord devant moi avant de retirer mon casque.


« Salut, Lane. Laurel se tient à ma gauche avec son éternel sourire.

Je commençais à me demander si tu allais venir.

Tu as entendu Crowley ce matin, déclare-t-elle en se préparant. Comment ça va ?

Bien pourquoi ?

Tu n'avais pas l'air dans ton assiette aujourd'hui.

Tout va bien.

Comme tu veux. »


Je lui lance un mince sourire pour lui assurer que je vais bien. A vrai dire, pas mal de choses se bousculent dans ma tête depuis hier. J'ai l'impression que mon crâne va exploser à force de penser à tout cela. C'est incroyable de voir à quel point un instant peut tout chambouler dans votre tête. Ça arrive à tout renverser sans que vous le vouliez.

Je replace mon casque anti-bruit sur les oreilles et charge à nouveau mon arme. Quelques secondes plus tard, je suis déjà en train de tirer. Les douilles de balles tombent au sol dans un bruit presque reposant. Bien que j'ai servi pendant six ans, je n'ai jamais été une très grande fan des armes. Seulement, lorsque je tire dans un stand, ça me permet de penser à autre chose. Je me focalise uniquement sur la cible face à moi qui ne bouge pas d'un poil. Mais une fois que le chargeur est vide, je reviens à la réalité. Même si tirer me permet de mettre de côté mes problèmes, je ne viens jamais au stand de moi-même parce que je sais que les ennuis ressurgiront dès que je serai sortie. Ce n'est qu'éphémère et c'est ce qui rend la chose bien pire selon moi.


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