• chapitre sept •

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Je me retourne pour faire face à Tommy. Il se tient à quelques mètres de moi, de l'autre côté de la rue. Quelles étaient les chances pour qu'il soit aussi à cette réunion ? Sérieusement, elles étaient très minces. J'ai pris sur moi pour venir à ce groupe et je me retrouve avec l'un de mes collègues. Quelle vie de merde.


« Tu n'es pas obligée de partir parce que je suis là.

Ce n'est pas toi le problème alors laisse tomber.

Ava...

Non, Tommy, laisse tomber, d'accord ? Oublie qu'on s'est vu, c'est tout. »


Sans attendre une seconde de plus, je rejoins pour de bon la voiture et quitte le parking. Mais quelle malchanceuse je suis ! Pourquoi il fallait que ça tombe sur moi sérieusement ? Pourquoi quelqu'un que je connaisse ? Je crois que tout est contre moi. Même quand je fais tout pour aller de l'avant, on me met des bâtons dans les roues. Pourquoi ? C'est comme si le mauvais sort s'acharnait sur moi. A croire que je n'avais pas assez rencontré de merdes comme cela.

Je roule jusqu'à mon appartement et m'empresse de mettre de l'eau à bouillir avant d'attraper mon téléphone. Je clique sur le nom que je désire et attends. Les sonneries défilent. Je crois que j'ai besoin d'entendre leurs voix, parce qu'au final, il n'y a qu'eux qui peuvent m'aider. A chaque fois que quelque chose allait mal, ils étaient là, me tenaient la main jusqu'à ce que l'orage soit passé.

Je perds espoir de les avoir au téléphone lorsqu'on décroche. Combien de fois ai-je rêvé d'entendre cette voix ? Combien de fois ai-je imaginé une conversation avec eux ? Beaucoup trop.


« Ava ?

Salut Michael.

Hé les gars, il y a Lane au téléphone ! Il crie à travers le combiné. Ce n'est pas trop tôt !

J'avais pas mal de choses à gérer.

Je comprends. Attends, il y a Parker qui n'arrête pas de faire chier tout le monde pour avoir le téléphone, m'informe-t-il alors que j'entends plusieurs fois dans le fond. Je te le passe sinon il va tous nous tuer et il aura plus personne pour protéger son petit cul.

Ava, ma sauveuse !

Salut le canadien.

Dis-moi que ton départ, ce n'était qu'une connerie et que tu vas revenir. Non, mais sérieusement, on se tape un mec qui n'est même pas foutu de soigner nos ampoules. Je fais comment moi ? Oh et puis... »


Sincèrement, j'ai arrêté de l'écouter. Ce gars parle définitivement beaucoup trop. Quand on était au camp, il n'y avait jamais un blanc. Lorsque personne ne parlait, Parker ouvrait la bouche et c'était reparti. Je me demande vraiment comment il fait pour parler autant de temps. Il ne doit plus avoir de salive. J'avoue qu'après une longue journée, l'entendre parler de ses petits tracas quotidiens nous rendait encore plus fatigué. Seulement, lui, il ne l'était pas. Je me rappelle qu'un soir, on essayait tous de dormir et il était là en train de raconter je ne sais quoi, certainement de la merde comme la majeure partie du temps. Tout ce qu'on voulait, c'était qu'il se la ferme. Alors on s'est tous levé, on l'a attrapé, puis on a trouvé du scotch pour lui fermer la bouche. C'est seulement une heure plus tard qu'on lui a enlevé. Ensuite, il nous a laissé tranquille pour la nuit. Je crois qu'il a bien compris la leçon ce soir-là puisqu'il a arrêté de parler tous les soirs quand on était couché.

BATTLEFIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant