Une Saison Suffit - 1. La cage | Terminé

10. Hannah

Au réveil, j'avais la tête enfouie dans mon oreiller et je remarquai que je ne m'étais pas déshabillée. Je me retournai toute courbaturée essayant d'éclaircir mes souvenirs, finalement tout me revint en mémoire assez vite et l'agacement me gagna à nouveau.

Je regardai mon téléphone, il était 12 h 15. Je me levai péniblement, et réussis à atteindre la salle de bain sans trop de mal.

Je me sentais mal aujourd'hui et pas seulement à cause de l'alcool, j'étais vide au fond de moi. Je connaissais ce sentiment, ce sentiment de déprime profonde. Je n'avais goût à rien, je voulais juste disparaître au fond de mon lit.

En sortant de la salle de bain, je croisai Pauline, assise à table, en train de se remettre de la soirée.

— Tu m'as l'air mal en point, rigolai-je en m'asseyant en face d'elle.

— Arrête de parler, gémit-elle.

— À ce point ? Demandai-je étonnée. Tu t'es couchée à quelle heure ?

— Je ne sais pas, il était tard ça c'est sûr.

Je souris amusée, elle avait dû passer une meilleure soirée que moi.

— Hier, j'ai embrassé Thomas, se remémora-t-elle sans oser me regarder.

Je souris de nouveau.

— Oui, c'est ce qu'il m'a semblé.

— C'était bon, répondit-elle rêveuse.

— Alors c'est vrai, il te plait ? Demandai-je connaissant déjà la réponse.

— Oui, me sourit-elle rougissante, il est tellement beau, gentil, drôle. C'est un homme bon.

J'étais d'accord avec elle, j'appréciais aussi beaucoup Thomas pour toutes ces qualités. C'était quelqu'un de confiance.

— C'est vrai, acquiesçai-je, c'est dur de ne pas aimer une personne comme lui.

Elle me regarda sévère, se demandant sûrement si je n'avais pas des sentiments pour lui et je m'empressai de la rassurer.

— Ne t'en fais pas, je n'ai aucune intention de vouloir sortir avec lui. C'est juste un ami.

— Ouais... Après c'est sûr que toi tu as Matthieu, me taquina-t-elle.

Je la regardai avec de grands yeux.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Demandai-je abasourdie.

— Ho, arrête ! Il se passe un truc entre vous, c'est évident.

— Mais non ! M'exclamai-je sur la défense. Il ne se passe absolument rien. Où vas-tu t'imaginer des trucs pareils ? Dois-je te rappeler qu'il m'a traitée de fille facile ?

Pauline leva les yeux au ciel, peu convaincue.

— Oui et si je me rappelle bien il s'est également excusé et a même pris ta défense hier face à Julie.

Je me renfrognai, maintenant il allait être un héros.

— Honnêtement, il ne te plait pas ? Demanda-t-elle amicalement.

Je soupirai, je n'avais vraiment pas envie d'y réfléchir.

— Il est et restera toujours le boyscout. La question ne se pose même pas, répondis-je en me levant ne voulant pas continuer cette discussion.

—Ce serait dommage de passer à côté de quelque chose à cause de ton entêtement,m'avertit-elle alors que je sortais du salon. Cela t'a déjà coûté une amitié,rajouta-t-elle sachant quel effet cela me ferait qu'elle parle de lui.