54. Hannah

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Au bout d'un moment, je m'endormis dans la voiture et fus réveillée par un bruit sur la vitre. Quand j'ouvris les yeux, je ne compris pas tout de suite pourquoi je voyais Matthieu devant moi. Mais quand je me rendis compte que c'était la réalité, je sursautai.

— Ouvre, m'intima-t-il.

Je secouai la tête pour exprimer mon refus. Je l'entendis râler, il passa sa main dans ses cheveux comme il avait l'habitude de faire quand il était énervé.

— S'il te plait Hannah, il est bientôt minuit et je suis crevé, alors ouvre et rentre chez toi.

Je me sentais mal, je ne savais pas ce que je devais faire. S'il était là, c'est que Pauline avait dû l'appeler. Elle devait être inquiète. J'ouvris la fenêtre, c'était un compromis.

— Tu ne veux pas sortir ? Me demanda-t-il agacé.

— Pour quoi faire ?

— Peut-être pour dormir dans un lit, quelque chose de bien confortable et ne pas risquer ta vie en traînant dans un parking mal éclairé, répondit-il sarcastique.

Je regardai autour de moi, il avait raison, ce n'était pas ce que j'avais fait de plus intelligent.

— Je n'avais aucun endroit où aller, me défendis-je.

Il soupira.

— Si, tu en auras toujours un, même si l'on ne se parle plus, s'il te prend l'envie de dormir dans ta voiture, je préfère que tu viennes chez moi.

— Et si je n'ai pas envie de te voir ?

Il sourit.

— Ce n'est pas de ma faute si tu n'as pas plus d'amis.

Je le regardai avec de grands yeux de stupeur.

— T'es vraiment un con ! Pour la peine, je reste là, va te faire foutre.

Mais sans que j'eus le temps de comprendre comment, il ouvrit la porte de l'intérieur et m'attrapa par le bras.

— J'irai me faire foutre quand je serai sûr que tu vas bien.

Puis il me prit dans ses bras.

— Tu nous as fait peur, j'ai cru que...

Il ne finit pas sa phrase et je restai plantée debout savourant son étreinte qui me fit du bien. Je fermai les yeux quelques secondes avant de le repousser doucement puis il me regarda un moment, je sentais qu'il réfléchissait.

— Je vais rentrer maintenant, lui annonçai-je voyant qu'il ne se décidait pas à parler.

— Ok, je t'accompagne.

— Très bien.

Je m'avançai, mais il me prit subitement la main et la regarda.

— Qu'est-ce que tu as ? Demanda-t-il inquiet.

— Un mur s'est mis en travers de mon chemin.

Il caressa du bout des doigts mes phalanges douloureuses.

— Tu as rouvert tes plaies ?

— Oui, comment tu le sais ?

— Tu en as certaines qui ne se sont pas ouvertes. Quand ?

Je ne répondis pas tout de suite.

— Vendredi, finis-je par dire dans un murmure.

— Oh Hannah, il faut vraiment qu'on parle.

— Tu as tout le chemin pour me dire ce que tu as à dire.

— Très bien.

Nous nous mîmes à marcher en direction de l'appartement.

Une Saison Suffit - 1. La cage | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant