32. Matthieu

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En ouvrant les yeux, j'eus du mal à distinguer si ce qui m'entourait était la réalité ou bien encore un rêve. Ce n'est qu'en tournant la tête vers ma table de chevet et en apercevant les mouchoirs posés dessus que je sus que j'étais bien réveillé. Je me redressai difficilement, repensant à la nuit agitée que j'avais passée, et surtout les rêves qui l'avaient parsemée. Hannah avait été présente dans la majorité d'entre eux, tous à connotation sexuelle, et en me remémorant certaines images mon membre se durcit à nouveau. Je mis ma tête dans ma main tout en soupirant, ce qui s'était passé hier soir avait décuplé mon désir pour elle, refuser ses avances avait été la chose la plus difficile que j'avais dû faire dans ma vie. Mais je sentais que j'avais fait le bon choix, il y avait de fortes chances pour qu'elle ne se souvienne de rien aujourd'hui et je ne voulais pas tout gâcher entre nous avec une impulsion du moment. J'étais d'ailleurs très heureux de l'évolution de notre relation, cette semaine s'était très bien passée, j'avais l'impression que nous devenions proches à présent. Elle s'était laissée aller à plusieurs confidences sur sa façon de penser, sa vision du monde et j'eus même le privilège d'assister à quelques éclats de rire, ce son était devenu celui que je préférais sur Terre.

Je décidai enfin de me lever quand mon érection se calma d'elle-même, et mis un t-shirt accompagné d'un pantalon de pyjama puis sortis de ma chambre.

— Enfin réveillé, me taquina mon père en me voyant émerger de ma chambre, tu es rentré tard hier ? Tu n'es pas passé me voir avant de monter, me fit-il remarquer.

— Oui désolé, j'étais crevé, on a fini tard le devoir, mentis-je en allant me servir un café.

— Vous l'avez au moins fini, j'espère, plaisanta-t-il.

— Oui, il est bouclé. On va pouvoir le remettre lundi au prof.

Mon café finit de couler et je le portai à mes lèvres.

— Et il ne s'est rien passé d'autre ? Demanda-t-il curieux en venant s'installer sur l'îlot qui délimitait la cuisine du salon.

Je soupirai et vint m'installer à mon tour face à lui, je ne pouvais pas lui raconter ce qui s'était passé.

— Pas vraiment, mentis-je à nouveau, on se rapproche avec Hannah, enfin je crois, précisai-je moins sûr de son comportement après ça.

— Tu crois ? Demanda-t-il amusé par mon incertitude.

Je souris à mon tour amusé.

— Elle est difficile à cerner, mais je pense qu'elle apprécie ma présence maintenant.

En tout cas, c'est l'impression qu'elle m'avait donnée la veille.

— Et elle vient ce soir ?

— Je... je ne sais pas encore, mais Thomas et Pauline seront là, essayai-je de détourner la conversation.

Mon père me jaugea amusé puis reprit.

— Je sais que tu me caches quelque chose, mais je ne t'en demanderai pas plus, j'espère juste que tu es prudent, se soucia-t-il.

— Merci papa, ne t'en fais pas pour moi, je maîtrise.

Il se mit alors à rire franchement.

— Tous les gens qui ont dit ça ont fini par perdre le contrôle.

Je souris amusé, je savais que ça ne m'arriverait pas.

**

Quand le soir tomba, je descendis au bar rejoindre mon père, Pauline et Thomas m'avaient averti qu'ils arriveraient un peu avant le début du concert ce qui me laissait le temps de me préparer. En poussant la porte de derrière je remarquai que Mandy et Clara étaient venues, déjà installées à la table de devant, et en m'apercevant elles se dirigèrent vers moi enthousiastes.

Une Saison Suffit - 1. La cage | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant