26. Matthieu

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Je sentis tout d'un coup un poids se poser sur mon épaule, surpris je tournai la tête vers Hannah et vis qu'elle y avait posé la sienne. Mon cœur loupa un battement et je sentis aussitôt mes joues rosir, en regardant bien je remarquais qu'elle avait les yeux fermés. Avait-elle conscience qu'elle venait de s'assoupir sur mon épaule ? Devais-je la bouger ou profiter de la sentir contre moi ? Je vis alors sa main tomber près de la mienne et nos doigts se frôlèrent, j'avais tellement envie de la lui prendre. Je remarquai le regard de Pauline se poser sur nous et elle me sourit amusée, je sus que je ne devais pas rester comme ça, sinon mes sentiments pour elle seraient décelés.

— Bon, je crois qu'il y en a une qui a fini la soirée, annonçai-je à tout le monde, essayant de ne rien montrer.

— Laisse la là, elle ne se réveillera pas de toute façon, me dit Thomas habitué.

— C'est bon, je vais la mettre dans sa chambre, souris-je gentiment en essayant de me lever sans la réveiller.

— Ne t'embête pas avec ça... Aïe.

Pauline venait de lui mettre un coup de coude dans les côtes.

— Quoi ? Demanda Thomas incrédule.

— Laisse le la mettre au lit, c'est gentil de sa part. Moi j'aimerais bien qu'on agisse comme ça pour moi, intervint Pauline malicieuse.

Thomas la regarda intéressé.

— Je te borderai ce soir si tu veux, lui proposa-t-il en approchant son visage du sien.

Pauline se mordit la lèvre et il l'embrassa tendrement, je souris en les voyant si amoureux, j'avais tellement envie de ce genre de relation avec Hannah. Je la pris alors à bout de bras et tout naturellement le sien alla se tenir à mon cou. Le trajet jusqu'à sa chambre ne se fit pas sans encombre, les gens avaient du mal à me laisser passer et je devais avouer qu'elle pesait son poids, ou peut-être était-ce moi qui n'étais pas assez fort, mais je fus heureux d'arriver devant sa porte. Le soulagement fut de courte durée quand je réalisai qu'elle était fermée à clé.

— Hannah, lui murmurai-je, sa tête enfouie dans mon cou, elle est où ta clé ?

Elle gémit un truc que je ne compris pas.

— Tu as dit quoi ?

Elle releva difficilement sa tête puis sourit malicieuse.

— Dans mon soutien-gorge.

Je déglutis, je ne pouvais pas la récupérer.

— Tu peux la prendre ? Lui demandai-je amusé.

Elle ouvrit alors ses yeux, joueuse.

— Et pourquoi tu ne la prendrais pas ?

Je la regardai étonné, qu'insinuait-elle ?

— Si je fais ça, je risque de toucher un endroit que tu n'aimerais pas que je touche, répondis-je essayant de la raisonner.

— Qu'est-ce qui te fait dire que je n'aimerais pas, plaisanta-t-elle bien éméchée.

Je ne savais pas à quoi elle jouait, mais cela me perturba beaucoup, il fallait que je la modère.

— Prends ta clé Hannah, souris-je tout de même amusé.

Elle me jaugea quelques secondes puis, avec un long soupir, mit sa main dans son sous-vêtement et me tendit la clé avant de se blottir à nouveau dans mes bras. Mon cœur se serra de bonheur par cette étreinte, j'osai la serrer tout contre moi quelques instants puis je me décidai d'ouvrir la porte. Mes bras furent soulagés quand je pus enfin la poser sur son lit, mais mon cœur s'alourdit de ne plus la sentir près de moi. Ne la voyant pas réagir, j'entrepris de lui enlever ses chaussures et je l'enveloppai de sa couette, à défaut de mes bras. Elle s'y emmitoufla, le sourire aux lèvres, et je l'observai quelques secondes avant de me décider de partir.

Une Saison Suffit - 1. La cage | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant