17. Hannah

128 16 1
                                    

Il finit par abandonner et monta dans sa voiture énervé lui aussi. Le trajet se fit dans un silence de plomb, ma colère ne descendant pas, et quand nous arrivâmes enfin devant mon immeuble, je partis en prenant soin de claquer la porte pour lui exprimer mon mécontentement.

Je n'entendis pas tout de suite la voiture démarrer et je devinai aisément qu'il me regardait passer la porte. Je montai les escaliers comme une furie, je n'arrivais pas à comprendre comment j'en étais arrivée à ressentir une telle rage à cause de ce boyscout.

Une fois à l'intérieur de mon appartement je me précipitai vers ma chambre et sortis une bouteille de ma penderie que je bus à grosse gorgée. Un léger écœurement m'indiqua que j'en avais trop ingurgité et je m'arrêtai, faisant face à mon miroir. Je me toisai du regard, avec l'impression que mon reflet me jugeait, mais je décidai de l'ignorer, c'était ma vie et je faisais ce que j'en avais envie.

Après plusieurs minutes face à moi-même, et une bouteille à moitié vidée, je décidai de me lever et de profiter de la fête. J'avais besoin de voir des têtes amicales et d'arrêter de penser au boyscout, ou quoique ce soit en rapport avec lui. Je me sentis très peu stable sur mes pieds, l'alcool avait très vite fait effet, mais c'était également ce que j'avais voulu, une anesthésie générale. En arrivant dans le salon je cherchai Pauline des yeux, mais j'eus la très mauvaise surprise de voir à ses côtés Julie, je sentis mon sang bouillonner, ma rage se décupla et je ne pus retenir toute ma haine contenue jusqu'à maintenant.

— Qu'est-ce qu'elle fait là la connasse ? Attaquai-je en arrivant près d'eux.

Le groupe se retourna étonné et Julie sut tout de suite que je parlais d'elle.

— Tu as trop bu toi, remarqua Pauline mécontente.

— Bravo, t'es devin ? Lançai-je sarcastique. Mais ça ne répond pas à ma question, qu'est-ce qu'elle fout ici ? Demandai-je à nouveau, mauvaise.

Pauline me regarda choquée, mais je n'en tins pas compte, ma colère m'aveuglait totalement.

— Je suis ici parce que Pauline m'a invitée, répondit-elle agacée. J'ai quand même le droit de passer du temps avec des amis.

Je ne pus m'empêcher de pouffer légèrement.

— Des amis... Moi qui pensais que tu n'étais ici que pour pouvoir embrasser Matthieu avec un de tes putains de jeux à la con, la provoquai-je avec un sourire.

Je sentis les regards perdus autour de moi, personne ne savait comment réagir et Julie se leva énervée.

— Mais je t'emmerde putain ! C'est quoi ton problème ? Attaqua-t-elle à son tour.

— C'est toi mon problème ! M'exclamai-je furieuse. Tu passes ton temps chez moi à espérer te taper un gars qui n'en a rien à foutre de ta gueule. Sainte Julie, que tout le monde adore, mais qui ne rêve que d'une seule chose, c'est de se faire baiser contre un mur par le boyscout de service, hurlai-je.

— Espèce de connasse ! S'exclama-t-elle folle de rage.

Elle se jeta sur moi, mais je pris vite le dessus en lui tirant les cheveux.

— T'es sérieuse ? Tu penses rivaliser contre moi ? Demandai-je à la limite de la folie. Et qu'est-ce que tu vas faire maintenant ?

Je la jetai un peu plus loin.

— Dégage d'ici, tu me fais pitié.

J'aperçus Thomas se lever, tout le monde s'était arrêté autour de nous. Julie me regarda horrifiée, je sentais mon sang bouillonner dans mes veines. D'un geste incontrôlé, je pris la lampe à côté de moi et la lançai contre le mur près de Julie. Tout le monde s'écarta et Julie émit un petit cri de détresse.

Une Saison Suffit - 1. La cage | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant