Une Saison Suffit - 1. La cage | Terminé

37. Matthieu

J'arrivai le lendemain en cours en étant très fatigué, les évènements de la veille m'avaient tenu en éveil une bonne partie de la nuit. Mais c'est avec le sourire que je retrouvai Hannah, elle aussi apparemment heureuse de me revoir.

— Je t'ai rarement vue aussi souriante, lui fis-je remarquer amusé.

— C'est parce que Pauline m'a présenté ses excuses ce matin, nous avons discuté de la raison pour laquelle nous nous sommes disputées et je me suis à mon tour excusée pour certains mots que j'ai pu avoir.

Je souris heureux de voir que tout s'était finalement arrangé.

— Je suis content de l'entendre, l'ambiance n'en sera que meilleure ce soir, ris-je rassuré.

— Oh oui, et cette fois j'essaierai de ne pas tout gâcher, me sourit-elle gênée.

— Je te fais confiance Hannah.

Je sentis un léger trouble dans son regard, mais elle détourna vite le regard pour inspecter sa feuille. C'est à ce moment que M. Cohen apparut et le cours commença, me laissant le loisir de la regarder avec tendresse, elle allait me manquer durant les vacances.

**

Quand vint la fin de l'après-midi, je rentrai chez moi avec l'impatience de la retrouver prochainement. Je me mis à chercher dans ma commode une tenue qui pourrait lui plaire, quand je repensai au trouble que j'avais cru percevoir dans son regard quand elle m'avait vu dans mon t-shirt noir. Je décidai alors de m'habiller à nouveau de cette façon et de faire la même coiffure, j'étais plutôt content d'avoir laissé mes cheveux pousser, cela me ressemblait beaucoup plus. Une fois satisfait du résultat, je partis dans le salon, espérant trouver quelque chose à manger.

— Regardez-moi ce tombeur ! S'exclama mon père en me voyant surgir dans la pièce.

Je voyais dans ses yeux toute la fierté qu'il ressentait pour moi.

— Tu es devenu un homme tellement vite, reprit-il, tu as hérité de l'élégance de ta mère, tu es bien un Leconte, sourit-il amusé.

Je souris gêné, j'avais toujours regretté de ne pas porter le nom de mon père.

— C'est plutôt bon pour les affaires, essayai-je de rire avec lui.

Je vis bien dans son regard que cela le rendait quand même triste, mais il enchaîna sur le repas qu'il avait préparé et nous mangeâmes, comme à notre habitude, dans la bonne humeur.

**

L'heure se rapprochant, nous descendîmes rejoindre les amis de mon père, ils étaient déjà occupés à installer le matériel et je me dépêchai de venir leur apporter mon aide. Une fois ma guitare accordée, je restai à discuter avec eux sur la scène, le temps qu'il soit l'heure du concert.

— Matt, ta copine est arrivée, m'indiqua un des potes de mon père.

Je me retournai sans le contredire, trop heureux d'entendre quelqu'un parler d'Hannah en ces termes. Je fus subjugué par son apparition, elle avait mis un jean noir, qui mettait parfaitement en valeur ses formes, accompagné d'un corset qui rehaussait sa poitrine, déjà pulpeuse. En la voyant comme ça, le désir qu'elle m'appartienne devint encore plus grand, il suffirait que je lui dise oui et j'avais le droit de goûter son corps. Cette facilité était trop dangereuse pour le peu de volonté dont je pouvais faire preuve.

— Salut Matt ! S'exclama Thomas toujours enthousiaste de venir ici.

— Salut tout le monde, je ne pensais jamais vous voir arriver, plaisantai-je de leur retard.