25. Hannah

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— Tu n'es jamais sortie avec une personne, affirma-t-il plus qu'il ne demandait.

Matthieu me regarda à son tour étonné, cette discussion commençait légèrement à m'agacer.

— C'est vrai ? Me demanda-t-il doucement.

Je poussai un soupir et pris mon verre avant de répondre.

— Oui, avouai-je vaincue, mais je ne vois pas en quoi c'est si dramatique que ça, franchement ça ne sert à rien d'être avec quelqu'un, répondis-je en buvant une gorgée.

Tout le monde me regarda désolé et Matthieu reprit la parole.

— Hannah, commença-t-il prudent, être avec quelqu'un ne doit pas servir à quelque chose de particulier, c'est juste un besoin, voire un besoin vital. Tu n'as pas le choix en fin de compte d'être avec cette personne, parce que sans elle tu te sens vide, sans âme. Tu penses à elle sans arrêt, tu veux toujours tout partager avec elle. Ça ne sert à rien je te l'accorde, mais ça te fait te sentir vivant, finit-il avec le plus grand sérieux.

Tout le monde le regardait et moi la première, je ne connaissais pas ce sentiment, mais ça m'avait l'air très douloureux et je ne voudrais en aucun cas le vivre. Je devinai alors qu'il avait dû souffrir de cet amour à sens unique qu'il m'avait avoué hier.

— Sérieux Matthieu, tu vas me faire chialer, le taquina Thomas.

Matthieu avait l'air de revenir à lui, et fut gêné de voir que tout le monde l'avait entendu.

— Désolé, mais je trouve ça triste que tu n'aies jamais connu ça, reprit-il en me regardant.

— Il a raison Roméo, le taquina à son tour Pauline, me coupant dans ma réponse.

— Moi je veux bien que tu m'épouses, intervint Benoît conquis.

— Ah ouais et tu en fais quoi d'Adrien ? Le réprimanda Pauline

— Il ne m'a jamais dit d'aussi belles choses, se défendit-il.

— Ce n'est pas à toi qu'il les disait idiot, rigola Pauline.

— Elle a raison, ce n'est pas à toi, rit Matthieu à son tour.

— Tu es sûr ?

— Oh oui, n'approches pas de moi, continua de rire Matthieu.

Je me mis à pouffer à mon tour.

— Qu'est-ce qui te fait rire comme ça ? Demanda Matthieu en se tournant vers moi.

— Oh, rien, je trouve que vous formez un très beau couple, le narguai-je heureuse que la discussion ait basculé.

Il me lança un regard désapprobateur, mais amusé puis entreprit de me chatouiller par surprise, prise de cours je partis dans un fou rire incontrôlé.

— Mais c'est que tu es chatouilleuse de partout ! S'exclama-t-il impressionné.

Je ne pus répondre et continuai de m'esclaffer jusqu'à en avoir les larmes aux yeux. Dans ma lutte pour sortir de l'emprise de ses chatouilles je sentis ma jambe se mettre sur la sienne par accident et je me rendis soudain compte de notre proximité. Je saisis alors ses poignets pour qu'il arrête immédiatement et les soulevai à hauteur de visage ce qui me valut de me retrouver face à lui. Je sentis les battements de mon cœur s'accélérer, me remémorant notre baiser, sa peau sous mes doigts... Je réprimai très vite ce que mon cerveau allait m'avouer, et je lâchai ses poignets, gênée. Lui aussi me sembla troublé, peut-être s'était-il à son tour souvenu de jeudi soir.

— Pire que des gosses, nous taquina Thomas.

— C'est lui qui a commencé, répondis-je en accentuant son propos pour dissiper ma gêne.

Une Saison Suffit - 1. La cage | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant