Une Saison Suffit - 1. La cage | Terminé

41. Hannah

— Je crois que j'interromps quelque chose.

Je me reculai avec force, n'identifiant pas tout de suite la voix, mon cœur battant à tout rompre.

— Oh ne vous stoppez pas pour moi, s'amusa Benoît, je vais aller dans ma chambre, je voulais juste que tu saches que je suis rentré, au cas où..., me sourit-il malicieux.

Je fus plutôt soulagée d'apprendre que c'était Benoît qui venait de nous surprendre, mais pour une tout autre raison j'étais mal à l'aise avec ce qui venait de se passer.

— Euh... Benoît..., essayai-je de me justifier, mais il ne m'en laissa pas le temps.

— Pas besoin de te sentir gênée Hannah, s'amusa-t-il sans comprendre ma réaction, au contraire, amusez-vous bien, me sourit-il avant de partir dans sa chambre.

Cela m'embêtait de ne pas avoir pu me justifier, mais à quoi cela servirait, c'était plutôt envers Matthieu que je me sentais coupable.

— Et si l'on reprenait là où l'on en était, mais dans ta chambre, me sourit Alex enjôleur.

Apparemment, il n'avait pas remarqué mon embarras, ce qui ne m'aida pas.

— Désolée Alex, je ne peux pas continuer.

— Encore cette histoire avec Amélie ? S'amusa-t-il en s'approchant de moi. Si tu veux, je lui envoie un SMS maintenant et comme ça ce sera réglé.

Il approcha à nouveau ses lèvres des miennes, mais je tournai la tête pour l'éviter. Il recula alors tout en me scrutant, mais je n'osais pas le regarder.

— Ce n'est pas à cause d'Amélie, n'est-ce pas ?

Je hochai négativement de la tête, n'arrivant toujours pas à le regarder et ne voulant pas mettre des mots sur mon refus.

— C'est le boyscout ? Demanda-t-il plus difficilement.

Je me crispai, il était pour moi plus difficile de me l'avouer. Alex s'adossa lourdement sur le canapé tout en soupirant.

— Qu'est-ce qu'il y a réellement entre vous ?

Je ne répondis pas tout de suite, mais je savais que je lui devais des explications, je pris alors mon courage et ouvris enfin la bouche.

— Rien de bien important, mais je ne veux pas prendre le risque de tout gâcher entre lui et moi, pour une pulsion.

— Alors nous deux c'est devenu une pulsion ? Sourit-il amer.

Je le regardai surprise par le ton qu'il venait d'employer.

— Ça l'a toujours été plus ou moins, répondis-je perplexe.

Son regard était perdu dans le vague, réfléchissant sûrement à ce que je venais de lui dire puis un léger sourire se dessina sur son visage.

— Tu as sans doute raison, mais j'espérais qu'il y ait quand même un minimum d'attirance.

— Bien sûr qu'il y en avait, le rassurai-je.

— Mais plus maintenant, ajouta-t-il sans se départir de son sourire.

— Il y en aura toujours un peu, mais il y a Matthieu à présent, avouai-je difficilement.

Alex me regarda amusé et un petit rire s'échappa de sa bouche.

— Pourquoi tu ris ? Demandai-je à mon tour amusée.

— Je ne pensais pas connaître ce moment aussi rapidement.

— Quel moment ?

— Celui où tu me remplacerais.

— De quoi tu parles ? Tu es irremplaçable Alex, tu seras toujours mon meilleur ami, peu importe avec qui je couche. Tu me connais mieux que personne.