40. Hannah

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J'avais hâte de pouvoir le revoir, je l'attendais impatiemment dans le salon où j'avais préparé de quoi boire et manger, mais je n'avais pas pris la peine de me changer, estimant qu'une chemise à carreaux et un jean suffisaient pour l'accueillir. Sans grande surprise, il sonna à la porte avec trente minutes de retard et je partis lui ouvrir le sourire aux lèvres.

— Toujours à l'heure à ce que je vois, le réprimandai-je amusée.

Un large sourire espiègle se dessina sur ses lèvres tandis que ses beaux yeux bleus pétillèrent de malice.

— C'est ce qui fait mon charme, me répondit-il amusé.

Je souris à cette réponse que j'avais déjà entendue mille fois, j'avais la sensation que nous ne nous étions jamais quittés et je sentis mon cœur se remplir de bonheur.

— Par contre, je ne me souviens pas que cette barbe en faisait partie, remarquai-je en l'invitant à rentrer.

— Oh ça, ça plait à Amélie, pourquoi tu n'aimes pas ? Demanda-t-il en avançant dans le couloir avec moi.

— Si, j'aime beaucoup, tu ressembles enfin à un homme, le narguai-je gentiment. Mais en parlant d'elle, elle n'est pas venue en ville avec toi ? Demandai-je sans lui laisser le temps de me répondre.

Il me jeta un regard réprobateur, mais finit par me répondre.

— Non, j'ai voulu prendre des vacances, avoua-t-il en s'asseyant sur le canapé.

— Comment ça ? Demandai-je étonnée en m'installant à mon tour.

Je le sentais hésitant et j'en profitai pour nous servir à boire.

— Ça commence à ne plus trop fonctionner, confessa-t-il sans me regarder.

Je lui tendis alors son verre, désolée pour lui.

— C'est dommage, pourtant ça avait l'air d'être sérieux entre vous.

— Oui, au début ça l'était, mais le temps use toute relation, sourit-il difficilement en me regardant à nouveau.

— Je t'avais prévenu, l'amour, ça craint, essayai-je de lui remonter le moral en buvant mon verre à mon tour.

Un petit rire sortit de sa bouche.

— Tu as raison, je devrais t'écouter plus souvent.

— Tu penses faire quoi maintenant ? Demandai-je plus sérieusement.

— Rompre, je pense, tu sais on est jeune, ce n'est jamais vraiment pour la vie à notre âge.

— Oui, c'est sûr.

Un court silence s'installa durant lequel nous bûmes notre verre.

— Et sinon, qui est cet ami dont tu me parlais tout à l'heure ? Demanda-t-il en se servant à nouveau.

Je levai les yeux au ciel, il était vraiment têtu quand il s'y mettait.

— C'est un gars avec qui j'ai un cours en commun, répondis-je voulant rester évasive, connaissant parfaitement sa réaction s'il apprenait que je parlais du boyscout.

Il me jaugea quelques secondes, suspicieux, puis reprit.

— Et le prénom de cette personne ?

— Matthieu, répondis-je sachant qu'il ne se souviendrait pas de son vrai prénom.

Son regard ne changea pas envers moi, il cherchait à comprendre ce qui n'allait pas, mais je préférai continuer à boire mon verre.

— Pourquoi ai-je cette sensation que tu me caches quelque chose.

Une Saison Suffit - 1. La cage | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant