27. Hannah

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En ouvrant les yeux le lendemain matin, je devinai très vite que la soirée avait été alcoolisée à la perte d'une partie de ma mémoire. Le dernier souvenir clair était mon envie de manger, puis de Matthieu qui s'était montré bienveillant, je rougis instantanément en me rappelant de la sensation de son torse contre mon dos, de sa chaleur m'apaisant. Je mis ma tête dans ma main, désespérée par mon comportement et je remarquai que j'étais toujours habillée. Je compris très vite que le côté boyscout de Matthieu avait refait surface hier, cela me fit sourire de voir qu'il ne pouvait pas s'empêcher de jouer au gentil, je me demandai à ce moment-là si cela n'avait pas été un sujet de discussion hier, mais mes souvenirs étaient trop flous.

Je me levai péniblement quelque temps après puis sortis de ma chambre, mais je ne trouvai personne, alors je décidai de partir me rafraîchir dans la salle de bain. La douche me fit beaucoup de bien, quelques réminiscences me revinrent, je savais que j'avais passé une bonne soirée, et que la compagnie de Matthieu m'avait été agréable, en tout cas c'est ce que je pensais.

En sortant de la pièce, je fus surprise de tomber nez à nez avec Thomas, ce qui me valut de faire tomber quelques affaires.

— Tu m'as fait peur ! M'exclamai-je en me penchant pour ramasser les objets au sol pendant que lui rigolait. Qu'est-ce que tu fais...

Je m'arrêtai aussitôt, venant de deviner le motif de sa présence de si bon matin.

— Ne dis rien, ma question était stupide, me repris-je en me levant amusée.

Il me sourit satisfait et heureux, il était vraiment craquant, Pauline avait beaucoup de chance.

— Et où est Pauline ? Demandai-je après avoir déposé mes affaires sur le meuble à côté de moi et en me dirigeant vers le vaisselier.

— Dans le lit, elle dort, me répondit-il en s'adossant au meuble à côté de moi, l'air fatigué.

— Oh, courte nuit, devinai-je amusée en me servant des céréales dans un bol.

Je lui demandai en même temps silencieusement s'il voulait déjeuner, mais il me répondit que non.

— Oui, on peut le dire, répondit-il un fin sourire aux lèvres.

Je partis alors dans la salle à manger avec mon bol et un verre de jus d'orange, Thomas me suivant, et nous nous assîmes l'un en face de l'autre.

— Au fait, il s'est passé des trucs intéressants hier ? Demandai-je entre deux bouchées, essayant toujours d'éclaircir mes souvenirs.

— Tu ne te souviens de rien ? Demanda-t-il étonné.

— De pas grand-chose, pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Demandai-je un peu inquiète.

— C'est juste que vous aviez l'air très proche toi et Matthieu hier, me sourit-il taquin.

— Comment ça ? Demandai-je cette fois réellement inquiète, lâchant au passage ma cuillère dans le bol.

La panique pouvait aisément se lire dans mes yeux, je repensai à la chaleur qui m'avait été si agréable la veille, et si j'en avais voulu plus, et si j'avais laissé mon envie prendre le pas sur ma raison.

— Vous avez passé la fin de la soirée dans ta chambre et je peux te dire qu'il en est ressorti très heureux.

Je blêmis, mes craintes se confirmaient, j'avais osé laisser cette voix intérieure prendre le dessus.

— Tu arrêtes un peu de l'embêter, intervint Pauline dans son dos.

Je la regardai suppliante, espérant qu'elle me sauverait de ma bêtise puis Thomas se mit à rire franchement.

Une Saison Suffit - 1. La cage | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant