Je n'arrivais pas à croire que je l'avais fait, voilà ce qui tournait en boucle dans ma tête depuis que je l'avais quittée. Il m'était depuis impossible de trouver le sommeil, étant persuadé que j'avais tout foutu en l'air. Jamais plus elle ne voudra me parler, Alex m'avait averti de ne pas lui lâcher une bombe comme ça, et elle avait été claire sur ça, elle ne voudra jamais être avec quelqu'un.
Je me pris la tête dans les mains, désespéré. Sur le coup, lui avouer mes sentiments m'avait semblé une bonne idée, une façon de crever l'abcès, qu'elle comprenne enfin mon comportement... Mais quand je la vis partir, je réalisai que ça avait été une erreur, j'eus l'impression de la voir disparaître à jamais, mon cœur s'en allant avec elle, et pourtant cette douleur dans ma poitrine était bien présente. Je ne voulais pas la perdre et je n'ai pourtant jamais été si proche de ce résultat. Je comprenais encore mieux les paroles de Thomas quand il me disait que la vraie souffrance serait de ne plus pouvoir la voir, qu'elle s'évapore de ma vie à jamais et je m'en voulais d'avoir fait ça.
**
Le lendemain, le réveil avait été très dur et la journée fut dans le même ton, je n'étais pas concentré sur les cours, et je cherchais son visage dans tous les couloirs de l'université, j'aurais tellement aimé l'apercevoir, savoir dans quel état d'esprit elle était. Elle m'avait dit qu'elle y réfléchirait, mais était-ce vraiment le cas, n'était-ce pas juste une excuse pour se défiler ? Je n'arrêtais pas de me torturer l'esprit à propos de tout ça, Nicolas avait eu l'air de s'inquiéter pour moi, mais resta en retrait en voyant que je ne voulais pas en parler, en fin de journée je rentrai directement chez moi, j'avais envie de voir personne.
En passant la porte je trouvai mon père une guitare à la main, il était en train de l'accorder.
— Ha, salut Matt ! Comment s'est passée ta journée ? Demanda-t-il en posant son instrument.
— Comme une journée de cours.
Je posai mon sac par terre et partis en direction de la cuisine pour trouver quelque chose à grignoter. Il me suivit et s'assit au comptoir.
— Alors hier, vous l'avez retrouvée ?
C'est vrai que je ne l'avais pas vu depuis la veille au soir.
— Oui, elle était dans sa voiture.
— Ah tant mieux, et vous avez pu discuter ?
Je me crispai, je n'avais pas très envie d'en discuter, je pris un paquet de gâteau et m'assis en face de lui.
— Ouais, vite fait.
— Tu as pu lui dire pour samedi ?
— Oui.
Il s'impatienta.
— Et ?
— Rien papa, il n'y a rien à dire, elle a compris et s'est excusée, commençai-je à m'agacer de toutes ces questions.
— Ah c'est déjà une bonne chose, se réjouit-il sans prêter attention à mon humeur, tu sais mon fils, je pense que vous deux il faut que vous ayez une vraie discussion et que vous vous parliez à cœur ouvert, je ne dis pas qu'il faut que tu lui avoues tes sentiments, mais que vous parliez pour envisager autre chose que de l'amitié.
— Je lui ai dit, lâchai-je pour qu'il arrête de parler.
— Tu...
Il se tut quelques secondes.
— Et comment elle l'a pris ?
— J'ai l'air de l'homme le plus heureux du monde ?
— Oh, pardon, je suis désolé, tu sais peut-être qu'elle n'a pas pris le temps de réfléchir, peut-être que tu l'as dit de façon trop précipitée...
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Une Saison Suffit - 1. La cage | Terminé
RomanceAprès plusieurs années chaotiques Hannah rentre enfin à l'université, sans grand espoir que cela puisse changer sa vie. Alors qu'elle partage son temps entre les cours, le travail et les soirées alcoolisées, un changement dont elle ne s'attendait pa...