50. Hannah

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Alex partit en milieu d'après-midi, afin de s'assurer que tout allait bien et m'aida à ranger le bazar que j'avais causé. Je me retrouvai alors seule avec mes pensées, et je préférai aller regarder la télé dans le salon. Je m'arrêtai sur un talk-show quelconque que je n'écoutai pas, trop occupée à penser à ce soir, à ce que j'allais pouvoir lui dire, cela me stressa beaucoup trop et je décidai de me servir un verre de whisky quand Thomas rentra dans la cuisine. Il regarda le verre, mais ne fit pas de remarque.

— Stressée pour ce soir ? Demanda-t-il en s'adossant au meuble.

— Fin observateur, lui répondis-je en buvant une gorgée.

— Pourtant ce n'est que Matthieu, vous vous êtes parlé des milliers de fois.

— Justement, c'est Matthieu, si je foire tout, je le perds.

— Et ce serait pire que tout, finit-il un sourire aux lèvres.

Je souris à mon tour.

— Je crois bien que oui.

— J'espère qu'il entendra raison alors, mais je pense qu'il t'écoutera, il t'aime beaucoup et ce serait dommage que tout s'arrête là, surtout sur un quiproquo.

— Oui, je suis plutôt d'accord avec toi, me désespérai-je.

— Et de toute façon s'il ne coopère pas, j'irai lui parler d'homme à homme, ne t'en fais pas tu n'es pas seule.

— Merci Thomas, lui souris-je rassurée, tu es l'un des rares alliés qu'il me reste, plaisantai-je.

Je me mis à rire franchement puis il me rejoignit à son tour et nous restâmes encore un petit moment à discuter de choses plus légères. J'étais réellement ravie de le compter parmi mes amis.

**

Cela m'avait fait du bien de lui parler, mais l'heure tournait et je perdais petit à petit les mots pour lui parler, mon discours ressemblait de plus en plus à une supplication qu'à un vrai dialogue. Il fallait que j'arrête d'y penser, je devais me changer les idées. Je décidai de me préparer, mais je préférai garder les mêmes habits, je n'avais pas vraiment la tête à me mettre en valeur, je voulais la jouer simple, mais il fallait quand même que je me maquille, avoir un semblant de dignité. Une fois la chose faite, je ne pus m'empêcher de replonger dans mes pensées. Comment avions-nous pu de nouveau nous retrouver dans cette situation, la semaine dernière tout se passait réellement bien, nous avions trouvé un certain équilibre dans notre relation ces derniers temps, on était devenu vraiment proche. Je nous revoyais au bar, rigolant tous ensemble, je repensai à son sourire. Les fois où il m'accompagnait au cinéma et nos discussions sur ce sujet et quand il était venu pour faire le devoir, à ce moment-là quelque chose avait basculé en moi, un sentiment qui ne m'avait plus quittée et cette envie irrésistible de lui, de son corps. Je n'aurais peut-être plus aucun de ces moments, est-ce que tout ça était du passé ? Non, je ne pouvais pas me faire à l'idée, je ne le voulais pas. Je regardai l'heure, il était bientôt 19 h, je voulais attendre 20 h, mais il fallait que j'y aille maintenant, au moins pour sauver notre amitié. Je pris mon perfecto, mes clés de voiture et partis de l'appartement. En claquant la porte, je me souvins que j'avais aperçu le masque de lapin qu'il avait oublié, je décidai de le prendre avec moi, cela me fera une bonne excuse.

Une fois arrivée à la voiture la musique retentit, mais je ne voulais pas l'entendre et je la coupai. J'avais besoin de calme avant de le voir, rien ne devait me distraire de mon but. J'arrivai au bar 15 minutes plus tard, ne sachant pas où il habitait je le trouverais peut-être ici. Je me garai et sortis de la voiture, la tête de lapin à la main, mais une fois devant la porte de l'établissement mon cœur se serra, qu'allais-je trouver à l'intérieur ? Je soufflai un bon coup et y pénétrai.

Une Saison Suffit - 1. La cage | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant