49. Hannah

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J'entendis la porte s'ouvrir, la lumière pénétrant peu à peu dans la chambre, puis je sentis les pas d'une personne se stopper avant de se précipiter vers moi. Tout était flou autour de moi, les bruits jusque-là sourds devenaient de plus en plus distincts.

— Hannah ? Tu vas bien ?

C'était la voix d'Alex, mais je n'arrivais pas à tourner la tête pour le regarder, j'étais vidée de toute envie. Il prit ma tête entre ses mains et la tourna vers la sienne, il avait l'air inquiet. Je commençais à sortir de ma torpeur, j'étais assise au sol, je regardai autour de moi, j'avais tout détruit, ma chambre était en chantier, je vis plus loin ma bouteille que j'avais explosé contre mon armoire, toutes les affaires de mon bureau étaient par terre. Je sentis une douleur à la main droite, j'abaissai le regard, elle était en sang.

— Comment tu t'es fait ça ? Me demanda-t-il en prenant ma main.

Mes yeux allèrent d'eux-mêmes vers le mur de gauche. Alex suivit mon regard, je le sentis inquiet et agacé.

— Et merde. Viens dans la salle de bain avec moi on va nettoyer ta main.

Mais je ne bougeai pas, mon corps ne voulant pas réagir.

— Bon, je vais prendre de quoi te nettoyer ça, j'arrive.

Il sortit de la chambre et je restai là, mon cœur blessé comme jamais. Je repensai à Matthieu, ce qu'il m'avait dit, il ne voulait plus me revoir, il en avait assez de moi. À ses yeux cela avait été une erreur de vouloir coucher avec moi, parce que je ne valais rien, mais je le savais déjà, une fille comme moi ne méritait rien d'autre que ce que j'avais déjà, c'est à dire, rien. Je méritais juste de crever.

— Hannah ?

C'était Alex qui venait de revenir.

— Tu pleures ?

Je n'avais pas senti les larmes couler, je mis ma main sur une de mes gouttes que je dévisageai, surprise, elles étaient pour Matthieu.

— Moi qui pensais qu'il n'y avait que ta mère qui était capable de te mettre dans cet état.

Il s'était mis à côté de moi et sécha mes larmes. Je ne disais toujours rien, j'étais ailleurs, je l'entendais, mais mon corps ne m'appartenait plus.

— Hannah, dis quelque chose.

Voyant que je ne répondais pas il reprit, tout en s'occupant de ma main.

— J'ai essayé de le retenir tout à l'heure, mais je pense qu'il a besoin de temps pour réfléchir. Vous avez vraiment une amitié bizarre, essaya-t-il de rire, en fait, je pense que vous avez passé le stade de l'amitié depuis longtemps, finit-il plus sérieusement.

Je tournai la tête vers ma main ensanglantée, mais ne répondis pas, ne sachant pas quoi dire. Il continua pendant quelques secondes à soigner ma blessure quand je pris enfin la parole.

— Je ne sais pas ce qui nous lie, je sais juste que, je ne veux pas le perdre, je ne veux pas qu'il me laisse seule.

Ma voix s'étrangla à la fin de ma phrase, je pleurai de plus belle et Alex me prit dans ses bras.

— Reste avec moi ce soir, s'il te plait, lui demandai-je faiblement.

— Bien sûr, je suis là.

Il me serra encore plus fort et je continuai à pleurer dans ses bras une bonne partie de la nuit, jusqu'à m'endormir.

**

Le lendemain, je me réveillai dans mon lit entourée des bras d'Alex, les souvenirs de la veille étaient instantanément revenus tout comme la douleur dans ma poitrine. Je me blottis alors un peu contre lui puis m'en dégageai, ce qui le réveilla.

Une Saison Suffit - 1. La cage | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant